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Adjinakou N° 2240 du 10/6/2013

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Cour constitutionnelle - Théodore Holo pour relever les nouveaux défis
Publié le mardi 11 juin 2013   |  Adjinakou


Mr
© Autre presse par DR
Mr Théodore Holo, président de la Cour constitutionnelle


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Après leur installation vendredi dernier, les nouveaux sages de la cour constitutionnelle n'ont plus tardé à élire le bureau qui dirigera cette cinquième et nouvelle mandature. Ainsi, c'est le professeur Théodore Holo qui vient d'être élu président, avec pour vice-présidente, Kora Yarou Zime.

A voir le profil des nouveaux sages désignés pour siéger à la Cour constitutionnelle, et tenant compte des considérations sociopolitiques de notre pays, nous voyions déjà le professeur Théodore Holo, partir comme favori pour remplacer Me Robert Dossou (Voir notre parution n°2234 du vendredi 31 mais 2013). Aujourd'hui, les faits nous donnent raison, puisque, l'actuel président de la Haute cour de justice est porté depuis hier à la tête de la plus importante institution en matière constitutionnelle au Bénin. Il aura pour adjointe Kora Yarou Zime, élue vice-présidente. Une nouvelle responsabilité faite de grands défis, pour le Professeur Holo dira-t-on, vu les grands chantiers qui attendent l'homme (lire notre parution n° 2238 du jeudi 6 juin 2013).

De sources généralement bien informées, on apprend que la passation de service entre le président sortant, Me Robert Dossou et son successeur, est prévue pour ce jour.

Encadré : Qui est Théodore Holo ?

Issue d'une famille chrétienne originaire d'Abomey, le nouveau président de la Cour constitutionnelle est né à Porto-Novo où il a fait ses études primaires et secondaires. Il obtient son baccalauréat en 1968 au Lycée Béhanzin avant de quitter le pays pour Brazzaville. Théodore Holo ayant choisi de faire le droit, il quittera le Congo pour Orléans, puis l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne d'où il sortira docteur d'État en droit en février 1979. Major ex-æquo de sa promotion au Concours d'agrégation en droit et sciences politiques en 1958, il choisira ensuite de se lancer dans une vie conjugale, donnant vie à cinq enfants.

Au plan professionnel, Théodore Holo a occupé bien de poste de responsabilité. Tout d'abord, il a eu l'honneur de siéger au présidium qui a dirigé les travaux de la Conférence nationale des Forces Vives de la Nation et au sein du Haut Conseil de la République (HCR), organe législatif durant la transition. Il a été membre de la commission constitutionnelle qui a rédigé la Constitution de la République du Bénin en 1990 au lendemain de la conférence des forces vives de la nation. Entre 1991 et 1996 il fut successivement ministre des affaires étrangères, Garde des sceaux, ministre de la justice, ministre chargé des relations avec les institutions et porte parole du gouvernement sous le régime Soglo. De 1996 à 2008, il a été titulaire de la Chaire Unesco des droits de la personne et de la démocratie à l'Université nationale du Bénin (UNB). Devenu conseiller à la Cour constitutionnelle du Bénin depuis le 7 juin 2008, il a été élu président de la troisième mandature de la Haute Cour de justice du Bénin et réélu le 2 décembre 2011 pour un deuxième mandat. Reconduit par le bureau de l'Assemblée nationale pour un nouveau mandat à la Cour constitutionnelle, il vient d'être élu président de la plus haute juridiction en matière constitutionnelle au Benin.

Vitali Boton

Des Béninois exposent leurs attentes

René ADEROMOU, Doctorant gestion banques et finances

Je pense que le président HOLO a la carrure nécessaire pour être président de la Cour constitutionnelle du Bénin. Au regard de son parcours, je suis rassuré que l'assemblée nationale ne s'est pas trompée en décidant sa reconduction. Une cour constitutionnelle est un organe chargé d'assurer la primauté effective de la constitution qui est, selon la théorie de la hiérarchie des normes, la norme suprême. Il convient donc, pour assurer l'État de droit de procéder au contrôle de constitutionnalité des lois. Cet homme, avec le concours des autres sages, devrait en être capable.

Néanmoins, il est attendu sur un point. Profitant du lancement, mardi 07 mai 2013, du colloque sur les " 20 ans d'installation de la Cour constitutionnelle et les 22 ans de justice constitutionnelle au Bénin ", le Président de la République est revenu sur la nécessité de réviser la Constitution du 11 décembre 1990. Je suis heureux que ce soit un autre acteur de la conférence nationale qui soit élu Président. En ce moment où souffle le vent de la révision de la constitution, la responsabilité de la cour sera grande. Si cela se passait, on dira que ceux qui ont construit, ont détruit.


Romuald Houessou, Agent des TP

Il ne faut pas s'attendre à mieux de ce que nous avons obtenu de l'ancienne équipe. Ce que nous demandons à cette nouvelle équipe est qu'elle fonctionne de façon professionnelle et non au service de quelqu'un. Ce qui préoccupe plus les béninois actuellement, c'est la question de la révision de la constitution et je souhaite que le président Holo prenne de la hauteur par rapport à cette question.


Mathieu Dotou, Informaticien

Je pense personnellement qu'il n'y aura pas du nouveau car ce sont les mêmes personnes. Qui avait imposé Robert Dossou et qui avait envoyé Holo à la Haute Cour de Justice ? Qui le nomme aujourd'hui président de la Cour constitutionnelle ? C'est à croire que d'autres valeurs pour accomplir de nouvelles taches font défaut. Je suis foncièrement sceptique.


Alex Cakpo, agronome
Le choix de Théodore Holo comme président de la Cour constitutionnelle est symptomatique de ce que le Bénin est devenu depuis 2006: tuer la méritocratie et faire des marcheurs et des danseurs du ventre les guides de la démocratie. A travers cette élection avant 2008 par exemple, j'aurais acclamé le choix du professeur émérite de droit reconnu hors de nos frontières. Mais ce qu'il est devenu avec son implication dans la validation des actes attentatoires à la démocratie depuis 2008, je trouve tout simplement que c'est un avancement à la mesure de la génuflexion. En validant le KO, en apportant sa caution aux décisions de la cour contestées par les connaisseurs de droit et le peuple et surtout en restant muet face à la dérive démocratique, je sens qu'il sera à la base d'un coup qui se prépare contre la démocratie béninoise.


Elisée Houndjè, étudiant au Cup

Avec le parcours de Théodore Holo (d'abord en tant que professeur de droit et ensuite en sa qualité de président de la haute cour de justice), je n'ai pas de doute sur sa compétence. Tout de même, je dois reconnaitre que certaines fonctions changent rapidement les hommes. Si seulement il peut réussir à dire rien que le droit et ne point s'inscrire dans une logique de reconnaissance envers le gouvernement, il sera utile pour son pays.


Francis Okoya, journaliste

Après Robert Dossou, naturellement c'est lui qu'il faut pour diriger une si grande institution comme la cour constitutionnelle. Son élection ne peut étonner personne. En tant que co-auteur de la Constitution, et visiblement moins engagé politiquement, il fera oublié l'image de cour pro-yayi. Il semble avoir la carrure mais attendons le fonctionnement voire les dérives. Nous pouvons dire que c'est bien.


Clotilde Podanho, Communicatrice

Je salue l'élection du Professeur Holo ! Mais je lui conseille d'éviter d'être à la solde du pouvoir en place ! Ils ont des desseins ambigus. Sincèrement, j'ai une confiance limitée en cet homme qui a déjà dit qu'il faut toucher la constitution pour permettre à la HCJ de juger les ministres, même loin de cette institution, il va se battre pour corriger les insuffisances à travers la révision de la Constitution.

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