« Le Bénin n’a pas une liste électorale permanente informatisée (Lépi) ». Cette thèse soutenue pendant longtemps par le Front citoyen pour la sauvegarde des acquis démocratiques que préside le Professeur Antoine Détchénou se confirme.
Au Conseil d’orientation et de supervision du processus de correction de la Lépi, toutes les promesses risquent de tomber à l’eau. En tout cas, si on s’en tient aux déclarations à la fois contradictoires qu’ambigües que font certains responsables de cette structure. Plus de 9 milliards de F Cfa ont été déjà décaissés par le gouvernement au profit du Cos-Lépi. C’est d’ailleurs au regard de cet effort consenti par le pouvoir Exécutif que le vice-président du Cos-Lépi a déclaré lors d’une conférence de presse donnée le 8 octobre 2014 pour rassurer l’ensemble des Béninois sur la disponibilité de la Lépi le 17 décembre 2014 au plus tard. Selon les déclarations qui ont été faites par l’honorable Ahouanvoébla Augustin, « la Lépi sera disponible et publiée partout où besoin sera le 17 décembre 2014 ». A écouter les déclarations que font aujourd’hui les députés Nicaise Fagnon et Sacca Lafia, on se demande bien si cette échéance peut être encore respectée. Pour achever totalement le processus de correction de la Lépi, le Cos-Lépi réclame en effet encore 8 milliards de F Cfa au gouvernement. Ceci portera à environ 17 milliards de F Cfa la facture de la correction de cette fameuse Lépi réalisée à environ 45 milliards de F Cfa. Malgré ces ressources financières englouties, personne ne peut jurer que la fin du calvaire est pour demain et qu’on aura enfin une Lépi dépouillée de toute suspicion. Et c’est ce qui fait dire déjà à certains Béninois que le Professeur Détchénou a parlé en visionnaire lors de la conférence de presse qu’il a animé le 10 juillet 2014 au Chant d’oiseau de Cotonou. « …Les documents actuellement stockés au Cnt sont faux et truqués. Ils ne servent à rien et leur examen ne donnera rien…L’ensemble de ces documents ne constitue pas une liste électorale fiable…La Lépi n’existe pas et parce qu’elle n’existe pas, elle ne peut pas être corrigée », a dit avec force le Président du Front citoyen. Tout a été ainsi dit puisque le Président Sacca Lafia l’a lui-même confirmé devant la presse. « Nous avons tout repris à zéro », avait-il déclaré. La Lépi, la vraie Lépi, ce n’est donc pas pour demain. Les Béninois doivent encore prendre leur mal en patience s’ils veulent d’une Lépi. Et dans ce cas, il n’est pas certain que les prochaines élections se tiennent malgré les assurances que donnent plusieurs membres du gouvernement. D’où la nécessité d’aller à l’élaboration d’une liste provisoire comme le préconisent le Bâtonnier Jacques Migan et plusieurs autres observateurs.
