NEW YORK (Nations Unies) -- La Chine s'est engagée à acheminer un nouveau paquet d'aide d'une valeur de 82 millions de dollars pour assister l'Afrique de l'Ouest dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola, ce qui porte à 122 millions de dollars le total des contributions chinoises dans la lutte contre le virus en Afrique de l'Ouest.
Le président Xi Jinping a annoncé vendredi la décision de la Chine de soutenir le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée dans la lutte contre l'épidémie lors de sa rencontre à Beijing avec son homologue tanzanien, Jakaya Mrisho Kikwete.
Par ailleurs, Liu Jieyi, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, a déclaré à la presse : "la Chine devrait contribuer à améliorer la capacité des pays concernés en matière de prévention et de contrôle d'épidémie, tout en soutenant le rôle de leader et de coordinateur de l'ONU dans la lutte contre le virus".
Depuis le début de l'épidémie en février dernier, la Chine a acheminé trois paquets d'aide d'une valeur totale de 40 millions de dollars aux pays d'Afrique de l'Ouest dans le cadre de la lutte contre Ebola, selon M. Liu.
"Avec ces quatre paquets d'aide, le message de la Chine est clair : Ebola est une menace pour la santé publique de tous les pays", a-t-il expliqué, avant d'ajouter que "la Chine et l'Afrique sont une communauté au destin commun. Le gouvernement chinois et son peuple se tiendront aux côtés de nos frères et soeurs d'Afrique pour surmonter ce moment difficile".
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi que le virus Ebola avait déjà tué 4.877 personnes à travers le monde sur un total de 9.936 cas confirmés, probables et soupçonnés.
L'OMS a indiqué que la propagation du virus mortel reste "persistante et généralisée" en Afrique de l'Ouest, avant d'ajouter que la transmission du virus demeurait "intense" dans les capitales et que tous les cas n'ont pas été signalés.
Le quatrième paquet d'aide chinoise comprend de l'argent et de matériel, ainsi que l'envoi d'experts médicaux au Liberia, en Sierra Leone et en Guinea -- les trois pays les plus sévèrement touchés par l'épidémie.
Cette fois-ci, la Chine va fournir les hôpitaux de ces trois pays en lits, en ambulances, en camions pick-up, en motos, en incinérateurs, en matériel de protection, ainsi qu'en provisions de première nécessité, a précisé M. Liu.
La Chine construira un centre de soins d'une capacité de 100 lits au Liberia, qui est le pays le plus gravement touché, et enverra également sur place des docteurs et des infirmières pour faire tourner le centre, a-t-il poursuivi.
La Chine enverra également des experts en santé publique dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest pour participer aux efforts de prévention et de contrôle de l'épidémie, proposera son expérience en la matière et prodiguera des conseils pour améliorer les plans d'action et les directives techniques, a-t-il poursuivi.
La Chine doit également déployer davantage de personnel médical pour former le personnel médical local, a-t-il ajouté.
La China a par ailleurs décidé de donner six millions de dollars au fonds onusien "Ebola Response Multi-Partner", a-t-il annoncé, avant d'ajouter que le pays allait inaugurer un programme de coopération sino-africaine consacrée à la santé publique. Ce programme couvrira :
-- l'organisation de douze sessions de formation sur la santé publique et la prévention et le contrôle d'épidémies destinées aux trois pays susmentionnés, à l'Union africaine et à la Communauté économique des pays d'Afrique de l'Ouest en 2015 ;
-- la consolidation des hôpitaux, des centre anti-paludisme, des laboratoires de dépistage, des équipes médicales chinois et d'autres ressources chinoises de santé publique en Afrique pour mener conjointement une étude sur les maladies tropicales ;
-- une assistance aux pays africains pour les aider à construire des plateformes consacrées à disséminer les informations de santé publique et à créer des réseaux pour la prévention, le contrôle et la surveillance des épidémies ;
-- une participation active à la coopération internationale.
"Nous allons renforcer la communication et la coordination avec l'ONU et l'OMS", a annoncé M. Liu, avant d'ajouter : "Nous allons participer aux réunions du groupe fondateur de la Coalition mondiale pour la réponse à Ebola".
"Nous allons sélectionner des gens pour travailler à des postes de hauts officiels de la Mission des Nations Unies pour coordonner la lutte contre Ebola (UNMEER)", a-t-il poursuivi.
Créée en septembre par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, l'UNMEER est la première mission de l'histoire de l'ONU consacrée aux réponses d'urgence en cas de crise sanitaire. Elle s'appuie sur les capacités et les compétences de tous les acteurs de l'ONU concernés dans le cadre d'une structure opérationnelle unifiée pour assurer une réponse rapide, efficace, efficiente et cohérente à la crise d'Ebola.
M. Liu a indiqué que la Chine allait travailler en coopération avec les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et d'autres pays pour analyser l'épidémie, former le personnel, dépister le virus, traiter les patients et partager l'information, entre autres.
En août, la Chine avait livré un paquet d'aide d'une valeur de 30 millions de yuans (environ cinq millions de dollars) au Liberia, à la Sierra Leone et à la Guinée.
Un mois plus tard, le gouvernement chinois a annoncé un deuxième paquet (argent, nourriture et aide matérielle) et a versé deux millions de dollars à l'OMS et à l'Union africaine.
La Chine a déjà déployé près de 200 experts médicaux et travailleurs humanitaires dans les zones touchées par l'épidémie pour aider aux efforts de prévention et de contrôle de la maladie.
Le laboratoire mobile chinois en Sierra Leone a testé plus de 500 échantillons d'Ebola avec 100% d'exactitude. Les autorités médicales locales ont admis que les données fournies par les Chinois ont joué un rôle important pour aider le gouvernement de Sierra Leone à répondre à la situation d'urgence.
La Chine a également aidé dix pays voisins des trois pays les plus touchés, ainsi que l'Union africaine, à améliorer leurs capacités en matière de prévention et de contrôle des épidémies, selon l'ambassadeur.