Depuis son déclenchement il y a neuf mois, le virus Ebola continue de se propager. Jusqu’au 22 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a répertorié 9.936 cas d’Ebola, dont 4.877 décès.
En Afrique de l’Ouest, qui connaît la pire situation épidémique d’Ebola dans son histoire, la liste des pays touchés ne cesse de s’allonger. Vendredi, le Mali a confirmé son premier cas de décès.
Alors que la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone demeurent les pays les plus touchés par ce fléau, la Côte d’Ivoire, qui n’a jusqu’ici confirmé aucune infection, a commencé à s’inquiéter suite à l’apparition d’un cas suspect.
DERNIERS DEVELOPPEMENTS EN AFRIQUE DE L’OUEST
Vendredi, une fillette de deux ans, originaire de Kissidougou (Guinée), est morte du virus d’Ebola au Mali, devenant ainsi le premier cas d’Ebola confirmé dans le pays, a confirmé à Xinhua le directeur de l’hôpital régional de Kayes, le Dr Toumani Konaré.
Selon lui, après la découverte du premier cas confirmé d’Ebola au Mali, 23 personnes au total ont été mises en quarantaine, dont douze membres de la famille de la petite fille et onze membres du personnel médical.
Selon un communiqué, cette fillette "est arrivée le lundi 20 octobre à Bamako en provenance de la Guinée après les funérailles de son père, en compagnie de sa grande mère".
Aucun cas de virus Ebola n’a encore été déclaré en Côte d’Ivoire, mais le pays fait preuve d’une grande vigilance. Des informations relayées jeudi par les médias avaient fait état de la présence d’un aide-soignant guinéen potentiellement infecté par le virus qui serait entré clandestinement dans le pays, et qui se trouverait dans les environs de la ville de Man (ouest du pays).
Selon ces allégations, l’aide-soignant provenant de N’Zérékoré, l’un des principaux foyers de l’épidémie en Guinée aurait été en contact avec un malade décédé avant de partir dans la direction de Man où les autorités ont mis en place un dispositif de recherche en vue de le retrouver.
"Les recherches de l’individu présumé porteur d’Ebola se poursuivent", a indiqué la ministre ivoirienne de la Santé, Raymonde Goudou-Coffie, lors d’une conférence de presse.
SITUATION PREOCCUPANTE AUX TROIS PAYS LES PLUS TOUCHES
L’OMS a déclaré jeudi qu’elle restait très préoccupée par l’épidémie d’Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, où le nombre de cas continue d’augmenter de manière exponentielle.
Au 22 octobre 2014, le nombre total de cas d’Ebola s’élevait à 9.936, dont 4.877 étaient mortels, a précisé l’institution dans un communiqué de presse publié à l’issue d’une réunion de son Comité d’urgence à Genève.
"L’avis unanime du Comité est que cette épidémie continue de constituer une urgence en matière de santé publique de portée internationale", a souligné l’agence onusienne.
Selon l’OMS, la priorité n’a pas changé : il faut mettre fin à la transmission du virus Ebola dans les trois pays les plus affectés. "C’est la mesure la plus importante pour éviter une propagation internationale", a-t-elle souligné, ajoutant qu’il fallait s’intéresser notamment aux besoins des professionnels de la santé et encourager davantage de professionnels à participer à la lutte contre l’épidémie.
SOLIDARITE ET MOBILISATION A L’ECHELLE AFRICAINE
L’expansion de l’épidémie constitue une menace non seulement pour l’économie et la stabilité des pays touchés mais également pour la région dans son ensemble.
Les pays touchés par la fièvre hémorragique à virus Ebola comme la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone méritent de profiter d’une solidarité africaine renforcée, a déclaré vendredi à Conakry la présidente de l’Union africaine, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.
La responsable de l’Union africaine a annoncé l’engagement de son institution à s’impliquer davantage pour mobiliser tous les pays africains, afin de parvenir à une certaine synergie pour lutter contre l’épidémie.
Pour ce faire, elle a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser les ressources humaines (le personnel de santé) pour venir en aide au pays affectés par le virus.
A la veille de cette annonce, le Nigeria a mis en oeuvre son plan sur le déploiement du premier contingent de 250 volontaires dans d’autres régions d’Afrique de l’Ouest touchées par le virus Ebola.
Ces volontaires ont suivi une formation intensive sur la manière de traiter les cas graves et ont acquis entre autres les compétences nécessaires pour contenir la propagation du virus dans la région, a déclaré le ministre nigérian de la Santé, le Dr Khaliru Alhassan.
NOUVELLES AIDES CHINOISES
La Chine va débloquer 500 millions de yuans (82 millions de dollars) pour aider le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée ainsi que les organisations internationales à lutter contre Ebola, a déclaré vendredi le président chinois Xi Jinping.
"La Chine offrira son aide en espèces et en matériel, dépêchera davantage d’experts sanitaires et de professionnels de la santé et aidera à mettre en place un centre de traitement au Liberia", a annoncé M. Xi lors d’une rencontre avec le président tanzanien Jakaya Kikwete, en visite en Chine.
M. Xi a déclaré que la Chine était prête à coopérer avec la communauté internationale pour aider les pays affectés à remporter le plus tôt possible la lutte contre Ebola.
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest continue de se propager, menaçant la vie des Africains, leur développement économique et social et la santé publique mondiale, a-t-il souligné.
La Chine est consciente de la souffrance des pays affectés et a pris l’initiative de leur offrir son aide sans délai. "C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses vrais amis", a-t-il noté.
Depuis le début de l’épidémie en février, la Chine a acheminé, à trois reprises, de l’aide humanitaire d’urgence aux pays touchés, et y a dépêché près de 200 experts et travailleurs pour contribuer à la prévention et au contrôle de ce fléau.