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Le Matinal N° 4456 du 17/10/2014

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Difficulté dans l’organisation des élections : Le gouvernement plonge le Cos-Lépi et le Parlement
Publié le lundi 27 octobre 2014   |  Le Matinal




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6 ministres du gouvernement et le Conseiller spécial aux affaires politiques du Chef de l’Etat, Amos Elègbè, étaient mobilisés ce samedi pour une séance d’explication à la presse. L’exercice a duré près de deux heures mais, à l’arrivée, trois points essentiels sont à retenir : le Cos-Lépi n’aura pas un iota de plus, le gouvernement n’est nullement responsable et il n’y a pas impasse.


Le Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) ne devra pas rêver. Son vœu de voir le gouvernement débloquer 8 milliards supplémentaires n’aboutira pas. Le ministre des Finances, Komi Koutché, s’est montré, en tout cas, suffisamment péremptoire. « Il y a 3 jours, j’ai arrêté le budget du Cos-Lépi. Mais, hier soir, on me fait savoir qu’il y a un projet de budget supplémentaire de 8 milliards. Jusque-là, je n’ai pas reçu de demande de budget supplémentaire. En tout cas, le Mfe n’a aucun pouvoir de dépasser ce qui est prévu. Ce nouveau montant de 8 milliards m’a paru extraordinaire », a-t-il déclaré. Et pour étayer davantage son argumentation, il a affirmé qu’à la suite d’une récente audience, conjointement avec le Président du Cos-Lépi, au Palais de la Marina, celui-ci a déclaré devant le Chef de l’Etat qu’il lui faudra un budget complémentaire de 3.5 milliards pour les Béninois de l’extérieur et qu’il fera tout pour ne pas dépasser 15 milliards. « Je lui ai clairement signifié que je n’ai aucun droit de dépasser ce qui est prévu. Cette demande de 8 milliards est en déphasage par rapport à ce qu’on a ensemble convenu », a fait savoir Komi Koutché. Parlant de la part de responsabilité de chaque acteur, Komi Koutché a déclaré que le gouvernement n’est nullement responsable. A l’étape actuelle des choses, argumente-t-il, l’Assemblée nationale a mis sur pied un groupe de réflexion qui travaille à proposer une solution qui permet de détendre la rigueur législative et de permettre de gagner sur le temps. « Sur le plan financier, des efforts ont été faits. Au plan législatif, on attend l’Assemblée nationale. Dites-moi où se trouve la responsabilité du gouvernement », a déclaré le ministre. Pour le Ministre du développement Marcel de-souza, le Cos-lépi a perdu assez de temps avec sa méthode de lecture optique. « Pourquoi faire la lecture optique ? Ce processus seul a pris 6 mois au lieu des 2 mois initialement prévus. Pourquoi ne pas utiliser la formule de saisie qu’on avait faite pendant l’élaboration et qui a permis de gagner du temps ? On a fait venir un opérateur pour la lecture optique, mais est-ce qu’il est compétent ? », s’est interrogé Marcel De-Souza. Mieux, il trouve que le Cos-Lépi a perdu assez de temps sur certaines questions notamment celle ayant trait au budget des véhicules de transport. « Pour les véhicules de transport, ils ont demandé 400 millions. Maintenant, ils disent qu’ils veulent recruter 22.000 agents et que c’est pour cela qu’ils veulent 8 milliards supplémentaires. Il y a un problème au niveau du Cos-Lépi qu’il faut diagnostiquer. Aujourd’hui, il semble qu’on remet en cause tout ce qui a été déjà fait. C’est comme si on reprend tout à zéro », a fait savoir le Ministre.

« Tout le retard incombe à la classe politique »

Pour le ministre des Affaires étrangères, Nassirou Bako Arifari, au terme des élections législatives de 2011, les partenaires techniques et financiers (Ptf) avaient élaboré un budget global de 22.800 millions de dollars, soit 11.400 milliards Fcfa pour la correction de la Lépi et la mise en place des instruments. Aussitôt, au lendemain de la signature d’accord entre les Ptf et le gouvernement, affirme-t-il, la classe politique a instauré un grand débat sur la fiabilité du processus. « On a lancé une forte campagne d’invectives à l’endroit des Ptf et, ceux-ci se sont rétractés. Le gouvernement s’est donc trouvé seul face au budget de correction », a-t-il fait savoir. Après ces débats qui ont duré des mois, il y a eu la mise en place du cadre législatif. Pour le vote de la première loi, il a fallu perdre 18 à 19 mois. « Selon le chronogramme des Ptfs, le processus est censé démarrer en mai 2011. Mais les invectives et les débats internes ont fait que la première loi sur la correction a été votée en décembre 2012, soit 19 mois après », affirme-t-il. Après celle-ci, il y a eu, ajoute-t-il, la loi sur les découpages administratifs, votée en février 2013, celle relative à la fixation des centres de vote et qui est votée le 13 juin 2013, le vote de la loi sur le Cos-lépi et la loi portant code électoral. « Aux 19 mois, s’est encore ajouté 11 mois gaspillés dans les débats. Tout ceci s’est déroulé de bout en bout à l’Assemblée nationale. Où se trouve donc la responsabilité du gouvernement dans tout ceci ? Nulle part ! », a-t-il déclaré. Mieux, affirme-t-il, aucun membre du gouvernement ne figure au sein du Cos-lépi. Pourquoi l’accuse-t-on d’être en train de vouloir tirer sur les ficelles.

« Il faut qu’on discute »

Le gouvernement trouve que la seule chose qui vaille actuellement, c’est l’instauration d’un dialogue permanent avec tous les acteurs. Mais le flou reste, selon le Ministre Marcel de Souza, au niveau du Cos-Lépi. « Nous sommes prêts à nous asseoir pour trouver la formule qui marchera. Avec le concours de tout le monde, on peut s’en sortir. Au niveau du Cos-lépi, on peut toujours revoir certaines choses et permettre d’avancer. Mais le Président, lui, quoiqu’on dise, dit que c’est le 15 novembre qu’il peut dire s’il sera prêt ou non pour le 30 novembre et reste ferme. Non, il faut évoluer », a-t-il fait savoir. Valentin Djènontin affirme qu’à part, les Communales et Locales, on peut organiser les élections en agissant sur les délais légaux. Aucun problème ne se pose encore pour les législatives. « On a encore une marge importante pour les législatives. Si on ne perd pas encore du temps dans les débats et, si on reste uni, on pourra facilement réussir sans écorner les délais des élections législatives qui sont constitutionnelles », a-t-il déclaré. La situation actuelle, confie le ministre en charge des Relations avec les institutions, Gustave Sonon, n’est pas encore criarde pour qu’on la qualifie d’impasse. Une action concertée pourra permettre d’organiser les communales et locales avant 2015.


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