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La Presse du Jour N° 2240 du 17/10/2014

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Marche citoyenne pour les élections : Yayi panique
Publié le lundi 27 octobre 2014   |  La Presse du Jour


Yayi
© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni


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Des forces politiques et civiles ont rempli auprès de la mairie de Cotonou, les formalités pour marcher le mercredi 29 octobre 2014. Elles veulent réaffirmer leur demande de la tenue des élections communales qui trainent depuis plus d’un an. Face à la nouvelle, le Chef de l’Etat est allé jusqu’à demander aux populations de ne pas sortir.

L’annonce d’une marche des forces politiques et de la société civile pour le mercredi 29 octobre 2014 ne plaît pas au Président de la République Boni Yayi. Il a même organisé le samedi 25 octobre 2014 un Conseil des ministres sur le sujet. De même a-t-il envoyé ses ministres pour rencontrer la presse afin d’expliquer ce qu’a fait le gouvernement dans le processus de la correction de la Lépi et pour justifier qu’il n’était pas opportun d’organiser une marche.

C’est à travers le lancement du projet de développement de l’énergie renouvelable que les Béninois ont vu le Chef de l’Etat dans tous ses états. A cette occasion, le Président de la République s’est adressé aux populations pour leur demander de rester chez-elles et de ne pas aller à la marche du mercredi. Tout en expliquant le processus d’avènement et de correction devenue lente de la Lépi, il a fait croire aux populations qu’il n’en est pour rien puisque ce sont les députés qui ont géré le dossier et qui ont accusé tout le retard. Mieux, il a expliqué que depuis la création du Conseil d’orientation et de supervision de la correction de la Lépi (Cos/Lépi), cette structure n’a à aucun moment manqué de l’argent. Pour lui, ils sont divisés plutôt à l’intérieur de la structure. Seulement, le Chef de l’Etat s’est offusqué d’apprendre par les médias que le Cos/Lépi réclame encore huit (8) milliards de franc CFA pour achever la Lépi en plus des neuf (9) milliards déjà reçus. « C’est votre argent, nous avons la responsabilité de le garder pour faire bon usage» a lancé Boni Yayi aux populations. Il ne sait pas d’où vient ce montant encore alors que les neuf milliards demandés par le Cos/Lépi lui ont été déjà donnés.
L’irritation exprimée

Pour exprimer son mécontentement par rapport à la marche, Boni Yayi a déclaré aux populations « ils disent que s’il ne donne pas cela (les huit milliards) on va organiser des marches contre lui ». De quelle marche s’agit-il ? Quel est l’objet ? a crié Boni Yayi qui a très tôt ajouté « les raisons sont ailleurs ». Pour lui, il demandera à son ministre en charge des relations avec les institutions de rencontrer ceux qui veulent organiser la marche pour qu’ils disent ce qu’ils lui reprochent. Boni Yayi est allé jusqu’à dire que ce n’est pas comme cela qu’on fait de la politique.

Il a poursuivi en déclarant aux populations de Sèmè-Podji « on prend votre argent et on dit de venir marcher contre Boni Yayi. Combien ils vont vous donner ? ». Puis non content de cela, le Chef de l’Etat a poussé le bouchon au paroxysme en déclarant « vous restez chez vous ». Pour lui, ce n’est pas cela la démocratie et ceux qui veulent organiser des marches n’ont qu’à venir le voir, car on n’a pas besoin d’exposer nos populations.
Aux populations de Sèmè-Podji, il a expliqué qu’il y a des besoins sociaux à réaliser et on lui demande de dépenser jusqu’à 30 milliards pour une élection s’il prend en compte les budgets que devront utiliser les autres institutions impliquées dans les élections.
Si la Lépi est prête, le gouvernement est prêt à organiser les élections communales et locales en 2014. Mais il ne trouve pas normal qu’on puisse dépenser autant d’argent. « Je suis convaincu que pour corriger la Lépi, on ne doit pas aller à 18 milliards ».
Aujourd’hui que les populations à travers d’autres forces politiques et sociales veulent exprimer leur volonté de voir les élections s’organiser, Boni Yayi panique et menace à la limite. Il a même organisé un conseil des ministres sur le sujet et cinq de ses ministres sont aussi montés au créneau pour donner des explications et dire qu’on n’a pas besoin d’organiser une marche. Presque à l’unisson, ils trouvent aujourd’hui qu’il faut que ceux qui réclament le dialogue depuis des mois viennent s’asseoir avec le Chef de l’Etat pour parler des élections. Mais pour les organisateurs, la marche aura lieu.

La marche fait donc mal

Pourtant les ministres et les partisans de Boni Yayi sont dans les villes et villages tout le temps pour marcher et même injurier les autres voire les maudire. Comme cette dame qui, à Sèmè-Podji il y a quelques semaines disait que « ceux qui ne veulent pas voir Boni Yayi devront quitter cette terre ». Yayi est offusqué que des citoyens veuillent marcher. Or, les siens marchent tout le temps et partout dans le Bénin. Et sur la chaîne de télévision de service publique, c’est avec ces reportages qu’on assomme les citoyens en permanence. Qui peut croire que Yayi sera aujourd’hui irrité d’apprendre que d’autres citoyens Béninois veuillent exprimer leur point de vue sur la situation de leur pays ? Il dit même qu’il ne faut pas exposer les populations.

C’est à croire donc que c’est lui seul qui a le droit d’exposer les populations dans la rue pour le féliciter. C’est maintenant que Boni Yayi trouve qu’il faut qu’on s’asseye. Or, plusieurs forces politiques et sociales réclament cela depuis des mois tant pour régler des problèmes politiques économiques que sociaux. Il doit maintenant accepter et supporter aussi que d’autres citoyens disent leur point de vue. Car, si jamais la situation dégénérait le mercredi 29 octobre 2014, il pourra être tenu pour responsable des troubles éventuels qui se dégageront de ce refus de libre expression de droit.

Junior Fatogninougbo

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