« Le Président Boni Yayi ne veut pas être maire, même s’il en a qui se font appeler président maire… », a déclaré le ministre du Développement et beau-frère du Chef de l’Etat, Marcel de Souza, la semaine écoulée. On n’a pas besoin de chercher loin pour savoir qu’il envoyait des flèches dans les côtes de l’ancien Président de la République, actuel maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Soglo.
Sur les 77 maires que compte le Bénin, il est d’ailleurs le seul qui a dirigé ce pays pendant cinq ans (1991 à 1996). Alors, il est évident que Marcel de Souza, membre du Front républicain pour une alternance patriotique (Frap), parti politique membre des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), provoquait de manière voilée le maire Soglo.
Cette attaque n’est pas un effet de hasard. Depuis 2008, il faut signaler que les membres du Frap de la première dame, Chantal de Souza, convoitaient le fauteuil du maire Soglo qu’ils ne ménagent pas souvent dans leurs déclarations. Ils saisissent toutes les occasions qui s’offrent à eux pour tirer à boulets rouges sur la Renaissance du Bénin et l’équipe dirigeante de la mairie de Cotonou. A cet effet, Marcel de Souza et ses acolytes ont l’habitude de dénoncer ce qu’ils appellent la mauvaise gestion des ressources de la municipalité de Cotonou.
Pour eux, il est temps de dégager les Soglo de ladite mairie, car ils ont péché par laxisme. La preuve est que plusieurs feux tricolores, tombés en panne depuis des années, sont abandonnés et occasionnent des accidents à Cotonou. En cette période de rentrée des classes, il est difficile aux élèves en l’occurrence ceux du primaire de traverser la voie. Aux heures de pointe, on assiste à un cafouillage indescriptible aux grands carrefours de la ville. Les forces de sécurité qui devraient concentrer leurs énergies à autres choses sont obligés de jouer le rôle de régulation de la circulation en lieu et place des feux tricolores. En dehors de ces problèmes, l’insalubrité dans les quartiers bat son plein sans aucune solution durable des autorités municipales.
Voilà au tant d’arguments que les éléments de Frap utilisent sur le terrain pour multiplier par zéro les Soglo. En réaction, ces derniers, se réclamant de la majorité présidentielle, s’en plaignent auprès du Chef de l’Etat. « Nous sommes de la même mouvance. Le linge sale doit se laver en famille… », a déclaré en 2013, le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Soglo, à la sortie d’une audience que le Chef de l’Etat lui a accordée au sujet des attaques dont la Rb est victime de la part de la mouvance.
Malgré les négociations pour un cessez-le-feu des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) contre la gestion du maire Soglo, la situation n’a pas évolué, car la mouvance convoite toujours la mairie de Cotonou. Dans les coulisses pour remplacer les Soglo, on parle de Chabi Yayi, fils du Chef de l’Etat et du ministre Marcel de Souza. Mais, ce qui est certain est que la Renaissance du Bénin ne restera pas insensible à ces attaques. Habituée à ces manœuvres politiciennes, elle pourra se faire entendre à travers ses prises de positions dans les jours à venir. C’est dire que les prochaines élections municipales seront âprement discutées entre les Soglo et les partisans du Chef de l’Etat surtout dans la 16ème circonscription électorale à Cotonou.