Le départ très inattendu de Me Robert Dossou de la Cour Constitutionnelle continue d’alimenter la polémique. Pour l’honorable Candide Azannaï qui en a parlé sur le portail des journaux du Bénin, « Le Président sortant de la Cour Constitutionnelle Maître Robert Dossou est victime de ce qui oppose Patrice Talon à Boni Yayi : la révision de la Constitution». Lisez plutôt.
« …Je pars du principe que nul n’est indispensable. Je prends en compte la sagesse selon laquelle les hommes indispensables, les cimetières en sont pleins. Je conçois que celui qui a nommé peut démettre si la loi n’en n’était pas offensée. Donc par principe et sur les formes, il ne devait pas y avoir de polémique si Me Robert Dossou était reconduit ou était évincé. Mais tout ça, c’est sur l’apparence. Et sous cette apparence à tout point de vue acceptable, il est une cruauté politique dressée par les conséquences d’une paranoïa nuisible aux intérêts de la Nation, à l’image du Pays et à la stabilité de l’Etat. Le problème ici, c’est la volonté de domptage de la Cour Constitutionnelle, une obsession que Boni Yayi voit non seulement dans la maîtrise numérique du dispositif humain mais surtout dans le profil caractériel devant diluer les quelques possibilités de résistances de compétences intellectuelles et d’expériences politiques. La Cour constitutionnelle ne devons-nous pas oublier est la plus haute juridiction en matière constitutionnelle, des droits de l’homme, mais surtout en matière des élections majeures législatives et présidentielles… La soumission de cette institution achèvera une domestication totale de la démocratie institutionnelle chez nous au regard de ce que les mêmes méthodes réussies à d’autres occasions ont fait de la Haac, de la Cour Suprême, du Conseil Economique et Social, et de l’Assemblée Nationale…
L’analyse sérieuse des polémiques soulevées par les nominations faites directement par le Président Boni Yayi étonne par le fait que l’un serait proche des promoteurs de la vaste escroquerie d’échelle connue sous le vocable de ICC Services et Consorts ( comme conseil ! ), un autre ne se serait pas bien assis dans les critères de son choix, l’autre étant comme tous les trois de réputations non réputées !… Il existe, dans ces conditions, un affaissement psychologique qui est nuisible potentiellement à la capacité de cette Cour à pouvoir se soustraire à l’envahissement orienté visé derrière la mise en place, et en ce moment, d’un tel dispositif humain. Mais le cas Me Robert Dossou procède d’un pur règlement de comptes. Que personne ne vienne vous leurrer. C’est un signal fort lancé à Mathurin Nago. D’autres peuvent y lire des précautions politiques pouvant les concerner. Le Président sortant de la Cour Constitutionnelle Maître Robert Dossou est victime de ce qui oppose Patrice Talon à Boni Yayi. Ce qui les oppose, c’est au commencement la révision de la Constitution et puis comme conséquences la remise en cause illégale des intérêts d’affaires du Groupe Talon par les désordres de types monarchiques dans la conduite des grandes réformes et enfin par les hypnoses de rumeurs dites d’empoisonnement et dites de coup d’état… Vous connaissez la suite. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les intelligences de ces conspirations montées pour détruire Talon (confère les colères de Boni Yayi le 1er Août 2012 ) avaient dans leurs argumentations imaginaires l’élimination politique de Me Robert Dossou. Ils avaient imaginé la justification également de la mise sous veilleuse des ambitions de Mathurin Nago relativement à 2016… Le scénario de basculement politique devait conduire à l’étalement de lourds soupçons sur ces personnalités pour polir les peintures des pseudo-rumeurs… Maître Robert Dossou a été descendu parce que la machine des monteurs de rumeurs est coincée… Au tout début, il ne doit pas être oublié la réunion des Présidents d’institution autour du conflit Boni Yayi – Patrice Talon ? Robert Dossou est perçu depuis lors comme un prolongement mouillé de Patrice Talon, et dans l’imaginaire des rumeurs, un de ceux à qui profiterait l’objet des rumeurs… Tout étant si absurde aujourd’hui, il est déplorable, à défaut d’une attitude de gentlemen qui aurait consisté à ranger dans les oubliettes ces absurdités de rumeurs montées, d’agir sous la paranoïa d’éventuels effets de boomerang …
L’origine de toutes ces vilenies reste les non-dits autour de 2016. Et c’est à ce niveau qu’il faut dire les vraies intentions de Boni Yayi. Nous devons avoir en souvenir que, le 29 janvier 2010, Boni Yayi a prononcé un discours dans lequel il a dit vouloir l’avènement d’une nouvelle République. Ce discours existe et c’est sur les interprétations de cette notion au regard des velléités de révision de la Constitution que des divergences de fond sont nées irréductibles entre Boni Yayi et d’autres comme Robert Dossou… Avant que de continuer, sachez que tout ce qui a conduit l’Ambassadeur d’un pays ami, la France, a exprimer en langage diplomatique son souhait de se retirer est une conséquence de cette paranoïa de ce que j’appelle un leadership de type pathologique … Dans une certaine mesure, Me Robert Dossou est victime de la même psychose affabulée que l’est injustement, de la part de Boni Yayi, l’Excellent diplomate et ami du Bénin Monsieur Monchau… Entre la Wadisation de 2016, entre la Poutinisation de 2016, entre une alternance parrainée à la mafieuse de 2016, la gestion par la terreur pose ses balises… Qui a parlé d’une nouvelle République ne peut passer en force une révision de la Constitution sans l’idée derrière de s’accrocher d’une manière ou d’une autre au pouvoir… »