A l’opposé des jours précédents, l’hôtel Novella Planète de Porto-Novo ne grouillait pas de monde hier. Le complexe qui sert de camp de base aux Ecureuils, était plutôt calme. En réalité, il y avait moins d’allées et venues. C’est la preuve que l’élimination du Bénin de la course à la Coupe du monde 2014 (défaite 1-3 contre les Fennecs d’Algérie) a profondément marqué le groupe. La majorité des joueurs n’apas voulu évoquer le match. Mais Séïdath Tchomogo a exprimé avec peine son état d’âme. « On est vraiment abattu. Ce match restera dans nos mémoires (…) », a-t-il confié.
Le sélectionneur national Manuel Amoros a, lui, jugé encourageante la prestation des Ecureuils. « La sélection algérienne ne nous a pas été supérieure, même si l’issue du match était favorable pour elle. Cette défaite ne doit pas nous décourager, au contraire elle doit nous motiver à travailler davantage, surtout que nous avons bien rivalisé face à une équipe plus expérimentée », a-t-il laissé entendre. Dimanche, il avait eu un échange avec son groupe avant de se retirer. « Il (Amoros) a un peu échangé avec nous après le match. Puis il est parti. La suite, on retrouve mardi (ce mercredi) à 16 heures pour une nouvelle séance d’entraînement », déclare un autre Ecureuil. Amoros se sent sans doute de moins en moins concerné. En effet, il négocie actuellement son contrat avec la Jeunesse Sportive de Kabylie (club de D1 algérienne) et compte discuter de son avenir avec le président de la Fédération béninoise de football (Fbf) dans les tout prochains jours : « Nous allons préparer le prochain match contre le Mali, en essayant de jouer les troubles fêtes dans ce groupe. Quant à mon avenir avec les Ecureuils, je ne peux pas me prononcer. J’aurai une discussion avec le président de la Fédération et on verra. Une chose est sûre, si on laisse cette équipe travailler dans le calme, elle sera plus performante à l’avenir ». Selon certaines indiscrétions, Manuel Amoros aurait sollicité ces derniers jours un visa algérien. L’ancien international tricolore étant attendu à Alger pour discuter avec les dirigeants de la Jsk d’une éventuelle arrivée dans le club vert et jaune.
Epiphane Axel Bognanho
La Fbf et Amoros ont préparé l’échec
Le technicien français a sans doute raison d’exiger l’assainissement de l’environnement des Ecureuils. Un environnement que le Comité exécutif de la Fbf a pourri à travers ses frasques. D’abord, le président Anjorin Moucharafou a été au cœur d’une guerre de listes inacceptable puisqu’il avait souhaité la présence de Mouri Ola Ogounbiyi et Razak Omotoyossi au détriment de Jodel Dossou. Puis, l’équipe fédérale a organisé à un peu plus de 72 heures du match un congrès ordinaire émaillé de menaces, d’invectives et du bruit. Cela n’a pas permis au groupe d’Amoros de travailler en toute quiétude. Mais ce n’est pas tout ! Manuel Amoros, lui-même, n’est pas exempt de tout reproche. Il a montré ses limites, ses choix n’étant pas convaincants. Romuald Bocco a été transparent, Badarou a manqué de métier, Adjamonsi inconstant, Angan nonchalant et Bèmènou moins rassurant. Dans le même temps, le Français a laissé Séïdath Tchomogo ou encore Emmanuel Imorou sur le banc. Or, ces deux joueurs ont souvent été décisifs en sélection nationale.