Le 1er janvier 2015, le Tarif extérieur commun (Tec) sera une réalité dans l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Pour affronter les défis de cet événement majeur qui scellera le sort des échanges commerciaux dans les 15 Etats de la Cedeao, la Direction générale des affaires économiques du ministère de l’économie et des finances, chargé des programmes de dénationalisation a organisé hier 28 octobre 2014 une conférence-débat sur le thème : « le défi de l’amélioration de la compétitivité des filières agricoles à la veille de l’entrée en vigueur du Tec-Cedeao ».
A l’ouverture des travaux, M. Apollinaire Houénou, Directeur général des affaires économiques (Dgae) au ministère des finances s’est félicité de l’intérêt que les participants venus d’horizons divers portent à cette thématique qui revient pour la 2è fois en dix éditions de conférences périodiques de la Dgae. Intervenant au nom du ministre Komi Koutché, M. Thomas Azandossessi a indiqué que le schéma de l’union douanière de la Cedeao repose sur une trilogie qui s’appuie sur la suppression des droits de douane sur les produits originaires induisant à la fois une libéralisation interne et externe avec comme conséquence l’élargissement de l’éventail du choix des produits proposés aux consommateurs ; la baisse des prix qui entraînera l’augmentation de la demande de ces produits et enfin l’accroissement de la consommation. Poursuivant ses propos, il a précisé que les défis à relever par le Bénin pour aller à l’assaut de ce marché de plus de 300 millions de consommateurs seront d’agir sur les deux leviers que sont la compétitivité et la productivité. « C’est essentiellement autour de ces deux paramètres que se jouera l’émergence des économies des pays de la sous-région en matière de développement des échanges intracommunautaires », a dit M. Azandossessi, Sgm/Mefpd. Après les deux communications sur « la conjoncture économique du Bénin à fin septembre 2014 » et « l’impact du Tec-Cedeao sur les filières agricoles au Bénin » respectivement présentées par M. Aristide Mèdénou et Epiphane Adjovi, les échanges se sont poursuivis avec les panélistes que sont : Gauthier Biaou, Epiphane Adjovi, Patrice Adégbola, Daniel Tchékounou, le Directeur de la programmation et de la prospective du ministère de l’agriculture, le Coordonnateur du ProCAD puis le Représentant de l’Ong Synergie-Paysanne. Ces échanges ont, entre autres, permis de noter que le secteur agricole qui est la base de l’économie béninoise représente en moyenne 23 à 24 % du Produit intérieur brut nominal et qu’en 2013 par exemple, la croissance économique de notre pays a été tirée par la dynamique de la demande intérieure et surtout par l’amélioration des revenus des ménages axés sur les activités agricoles et commerciales.
Malgré l’embellie, il est toutefois déplorable de constater que les politiques d’ouverture commerciale fragilisent les producteurs agricoles et les entreprises industrielles qui sont laminés sur le marché national par les produits importés. « Ces effets pervers engendrés par le Tec-Uemoa déjà en vigueur pourraient l’être de façon plus grave encore avec le Tec-Cedeao, pensent certains économistes. Pour eux, la réflexion initiée à travers le thème : « le défi de l’amélioration de la compétitivité des filières agricoles à la veille de l’entrée en vigueur du Tec-Cedeao » qui appelle à un véritable changement de paradigme doit s’appesantir sur l’identification des atouts dont dispose le Bénin, les implications du choix du Bénin de devenir une puissance agricole sous-régionale, les déterminants de la compétitivité des productions agricoles, la définition d’une stratégie globale et holistique intégrant toute la chaîne de production de matières premières de transformation et de commercialisation des produits finis, la question de l’organisation et du financement des filières agricoles, les stratégies sectorielles à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs, la mécanisation agricole…Ce sont d’ailleurs toutes ces pistes qui ont été explorées hier pour préparer le Bénin à l’avènement du Tec-Cedeao.
