Conformément à la Constitution du 11 décembre 1990, la sixième législature a ouvert hier mardi 28 octobre les travaux de la deuxième session ordinaire de l’année 2014 encore appelée session budgétaire. Ils ont été ouverts par le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, en présence des présidents des institutions de la République, de plusieurs ministres du gouvernement, des membres du corps diplomatique accrédité au Bénin et des têtes couronnées de la ville de Porto-Novo.
Grande a été hier la mobilisation des députés à l’ouverture solennelle des travaux de la deuxième session ordinaire de l’année 2014 souvent appelée session budgétaire, parce que prioritairement consacrée à l’examen et au vote du budget général de l’Etat de l’année suivante. Le quorum était largement atteint. Ce qui a permis au président de l’Assemblée nationale de lancer les travaux. Pour Mathurin Nago, cette session budgétaire, la dernière de la 6è législature qui arrive à son terme le 15 mai 2015, s’ouvre dans un contexte national tendu et dominé par des débats politiques avec en point d’orgue les élections communales, municipales et locales. Jugeant légitimes ces polémiques politiques, il trouve que cela témoigne de l’attachement de la population à la sauvegarde et au renforcement de la démocratie ainsi que le développement économique et le progrès social du Bénin. Ce à quoi s’attèle d’ailleurs depuis son installation le 16 mai 2011, la 6è législature qui a déjà adopté plus de 140 lois dont la loi n°2012-43 du 28 décembre 2012 portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral et de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI). Mathurin Nago a salué l’esprit d’ouverture de l’ensemble des députés qui a permis au Parlement de mettre à la disposition du peuple ce texte. Le président de l’Assemblée nationale déplorera la lenteur que connaît le processus de correction de cette liste électorale. Il pense que l’heure n’est pas à la recherche de boucs-émissaires et à des séances d’accusation. Pour lui, cette question doit être abordée dans une vision globale et planifiée, sans précipitation, sans polémique, avec l’ensemble des institutions et des forces politiques concernées. «Le Parlement a pris ses responsabilités législatives face à des exigences et des urgences qui s’imposaient, en proposant et en adoptant diverses lois, dont celle portant correction et actualisation de la LEPI. La présidence de la République qui, au terme de l’article 105 de la Constitution, a les mêmes prérogatives constitutionnelles en matière d’initiative des lois, n’a malheureusement rien fait en son temps à cet égard, malgré toutes les sollicitations de l’Assemblée nationale», clarifie Mathurin Nago. Il invite toutes les institutions de la République compétentes et les forces politiques à privilégier la voie de la raison, de la concertation et du dialogue. «Un sursaut collectif est nécessaire, voire indispensable», insiste-t-il exhortant le COS/LEPI, la CENA et le gouvernement à agir dans le sens d’une franche collaboration et d’une harmonisation efficace des actions afin de satisfaire les attentes et l’impatience du peuple béninois par rapport à l’organisation des élections. Conscient de ce que l’Assemblée nationale est le cœur et le moteur de la démocratie, Mathurin Nago souligne que l’institution parlementaire contribuera à la recherche de solutions adéquates pour l’organisation rapide des élections. Et ceci, sans pour autant remettre en cause les principales avancées enregistrées au Bénin en matière législative et électorale.
Plus de 600 milliards FCFA d’accords
Après avoir donné sa position sur les sujets d’actualité politique relative aux élections et à la LEPI, Mathurin Nago est revenu, dans son discours, sur le second volet de la mission du Parlement, celle de contribuer au développement socio-économique du Bénin. Il relève ici que le bilan est reluisant. En effet, à l’en croire, outre les budgets généraux annuels de l’Etat, la sixième législature a adopté de nombreux dossiers d’autorisations de ratification. Lesquelles ont permis la mobilisation d’importantes ressources financières extérieures. Au total, 49 accords de financement ont été autorisés, le tout pour un montant de 601 895 879 483 FCFA. Cet important travail parlementaire reste exceptionnel en comparaison avec celui accompli par les législatures précédentes, relève le président de l’Assemblée nationale. Il salue l’esprit de cohésion, de consensus et d’abnégation de tous les députés, toutes tendances politiques confondues. Mathurin Nago les invite à aborder avec la même détermination, la même clairvoyance et le même état d’esprit, les travaux de la session budgétaire ouverte depuis hier avec 58 points à son ordre du jour dont en premier le projet de loi de finances de l’Etat, exercice 2015.
