Les députés Chabi Sika et Epiphane Quenum, tous membres du Cos-Lepi, étaient hier face à la presse nationale et internationale, à l’Infosec, à Cotonou. Devant plus de 100 professionnels des médias, les deux conférenciers ont apporté leur part de vérité sur la situation de crise artificielle qui prévaut actuellement au Cos-Lepi. Pendant plus de deux heures d’horloge, ils ont fait de troublantes révélations sur la gestion de Sacca Lafia et consorts. Les clarifications apportées aux hommes des médias sont véritablement convaincantes et montrent à suffisance la mauvaise foi de certains membres du Cos-Lepi, visiblement en mission pour retarder le processus électoral.
C’est l’honorable Epiphane Quenum qui a planté le décor de la conférence de presse. Dans son exposé liminaire, il a expliqué que le processus de correction en cours ne devrait pas remettre en cause la Lepi. Ce processus, à l’en croire, devrait juste permettre de sortir une Lepi optimisée pour aller aux élections. Mais telles que les choses évoluent du côté du Cos-Lepi, poursuit-il, cet objectif risque de ne pas être atteint. Et pour cause, le Cos-Lepi outrepasse sa mission et navigue à vue. Pour Epiphane Quenum, cela ne peut en être autrement. «Les nouveaux membres du Cos-Lepi n’ont reçu aucune formation de base en matière électorale. Nous qui sommes leurs anciens, nous sommes écartés. Résultat : le bureau, composé de gens nouveaux, navigue à vue, va de coq à l’âne. D’où les pertes de temps enregistrées. En réalité, plusieurs membres du Cos-Lepi ne comprennent rien de la Lepi», a-t-il fait savoir. «Je ne reçois jamais les avis de réunions. Je n’ai jamais participé aux réunions du bureau. Ma présence dans le Cos-Lepi gêne, dérange des intérêts. Lundi dernier, une plénière a été nuitamment convoquée. Je ne veux être complice de rien. En mon temps, le Cps-Lepi avait un budget d’environ 6.5 milliards de F Cfa. En 10 mois d’activités, je n’ai dépensé qu’à peine 800 millions de F Cfa, avec des résultats tangibles. Si les gens veulent bouffer l’argent des contribuables, qu’ils nous le disent. Le bureau du Cos prend des décisions unilatérales, sans l’accord de la plénière. A ce jour, le budget n’est pas adopté par la plénière. Le budget dont les uns et les autres parlent est élaboré par une seule personne, dans son bureau. C’est à la télévision que j’ai su que le Cos-Lepi s’est doté d’un budget et a même déjà encaissé plus de 9 milliards auprès du gouvernement», a-t-il souligné. Pour Epiphane Quenum, l’heure est grave et il est temps d’arrêter la pagaille des membres du Cos-Lepi, en sifflant la fin de la récréation. «Nous n’avons pas le point des dépenses. Il n’y a jamais eu de rapport de gestion, ni de relevés des comptes. C’est l’opacité totale. Je ne sais pas comment les 9 milliards déjà encaissés ont été dépensés et on demande encore 8,5 milliards de F Cfa supplémentaires. C’est inadmissible, inacceptable. Le bureau du Cos-Lepi est pris en otage par ses membres. Vous savez, des gens n’ont pas intérêt à ce que les choses aillent très vite. Ils ont loué leurs villas et autres équipements au Cos-Lepi. Dans ces conditions, c’est normal qu’ils fassent feu de tout bois pour faire retarder le processus et prendre le gouvernement comme bouc émissaire. J’estime qu’on n’a pas besoin de 8 milliards supplémentaires pour finir la correction de la Lepi», a révélé le conférencier. Le député Epiphane Quenum a lancé un appel pressant à l’apaisement, à la retenue, au patriotisme et au dialogue pour sortir de l’impasse. «Le Cos-Lepi a déjà encaissé 9,1 milliards de F Cfa sur les 9,5 milliards que le gouvernement est censé lui donner. Je l’invite à mettre les 400 millions restants à la disposition du Cos pour faire l’enregistrement complémentaire. C’est largement suffisant. Le bureau du Cos-Lepi doit mettre fin à la diversion et à la délation», a-t-il martelé.
Les quatre vérités du député Chabi Sika
Pour le député Chabi Sika, la date du 17 décembre 2014 donnée par le président du Cos pour livrer la Lepi est un leurre. «C’est une date magique. Le Cos-Lepi n’a rien repris à zéro. Comme l’a dit mon prédécesseur, notre budget n’a jamais été adopté en plénière. Le budget doit revenir à la plénière. Dans le cas contraire, je vais saisir la Cour Constitutionnelle. Ce n’est pas tolérable. Les 8,5 milliards qui manqueraient pour corriger la Lepi est l’arbre qui cache la forêt. Notre démocratie ne mérite pas ça», a-t-il laissé entendre. Il a donné rendez-vous aux hommes des médias le 29 novembre prochain pour leur apporter plus d’éléments d’appréciation sur la situation qui prévaut au sein du Cos-Lepi. Ses clarifications convaincantes ont permis aux professionnels des médias d’avoir une idée claire sur ce qui se passe réellement au sein du bureau du Cos-Lepi.
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