Samedi dernier, le coordonnateur national de la coalition-Abt (Alliance pour un Bénin triomphant), André Dassoundo a viré dans la mouvance à un moment où la démocratie béninoise subit des agressions. C’est comme s’il y a quelque chose qui se trame dans les coulisses, puisqu’à tout point de vue, un tel ralliement est inutile pour un régime finissant et peu populaire.
L’ex-député Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent), André Dassoundo a-t-il besoin de se rallier à la mouvance à moins de trois ans de la fin du régime du Président Yayi Boni ? C’est la question que l’on se pose. Premier-vice Président de l’Assemblée nationale, cinquième législature, il a tourné dos au Pouvoir en place en raison de la mauvaise gouvernance et des menaces qui pesaient sur la démocratie béninoise chèrement acquise. Pourquoi alors est-il revenu à la mouvance, alors que les problèmes qu’il dénonçait sont toujours d’actualité ? Ceci éveille des soupçons dans l’opinion publique à un moment où la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 défraie la chronique. Est-ce pour être utilisé à cette fin ? Pour les Béninois, la période choisie par l’ancien député-Fcbe pour retourner à la mouvance paraît beaucoup plus suspecte. Puisqu’à trois ans de la fin de son deuxième et dernier mandat à la tête du pays, le Président Yayi Boni ne devrait plus avoir besoin d’ouvriers de la 36ème heure à ses côtés. Il y a donc lieu de se poser des questions sur l’avenir de la démocratie béninoise, car tout se passe comme s’il y a un coup en préparation contre l’Etat de droit au Bénin. C’est sans doute à dessein qu’on assiste à des ralliements massifs au Chef de l’Etat pour préparer ce coup de force. A cet effet, André Dassoundo, après sa traversée du désert depuis son échec aux élections législatives de 2011 pourrait redevenir obéissant et docile afin de préserver ses intérêts comme d’autres acteurs politiques de son rang. Qu’il joue au griot plus que tous ne serait pas étonnant. Le cas de Rachidi Gbadamassi est illustratif.
Autres cas
Avant l’ancien Premier-vice Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Issa Salifou s’est rallié à la mouvance. « L’Upr soutient le Président Yayi Boni même après 2016… », déclare-t-il souvent dans la 1ère circonscription électorale. De plus en plus conciliant avec le Pouvoir, il se dit prêt à tout pour défendre les intérêts du Chef de l’Etat en toutes circonstances. De même, le repositionnement du Parti du renouveau démocratique (Prd) et de la Renaissance du Bénin (Rb), au lendemain de l’élection présidentielle de 2011, suscite de profondes interrogations. Alors, un Chef d’Etat, à moins de trois de la fin de son mandat dans le contexte politique béninois, a-t-il besoin de tous ces soutiens, alors qu’il avait déjà une majorité qualifiée à l’Assemblée nationale ? C’est comme si l’on a besoin d’une adhésion populaire avec la complicité des acteurs politiques pour atteindre un objectif inavoué. Il reste au peuple béninois d’être vigilant.