Certains candidats qui veulent briguer la magistrature suprême au Bénin brillent par leur absence à certaines manifestations majeures. Lors de la gigantesque marche de l’opposition contre la non-tenue des élections, ils n’étaient pas aux côtés des manifestants.
Et pourtant, ils sont les plus actifs actuellement sur le terrain au point de provoquer par moment la colère des sbires de Boni Yayi. C’est le cas des généraux Robert Gbian et Fernand Amoussou, de Pascal Koupaki et bien d’autres. Ils ont été comme à l’accoutumée absents et aucun message d’excuse n’a été lu sur les lieux par les sbires. A moins qu’ils soient les potentiels candidats du pouvoir, ils devraient physiquement être de la partie.
Ce faisant, ils espèrent gagner le Pouvoir d’Etat sans se battre. C’est la mode en République du Bénin. Boni Yayi a réussi l’exploit en 2006. Pourquoi pas eux. Une aberration politique.
Contrairement à la norme dans les grandes démocraties comme la France, en Allemagne, aux Usa etc, il est curieux de constater qu’au Quartier Latin de l’Afrique, la tradition veut qu’on confie gratuitement la gestion de la chose publique aux oiseaux rares , c’est-à-dire à ceux qui n’ont jamais mené une lutte socio politique officiellement de leur vie. Et on s’étonne par la suite de leur gestion calamiteuse une fois aux affaires.
Si ce sont les oiseaux rares qui doivent désormais gérer la cité Bénin alors à quoi sert l’utilité des partis politiques dont le rôle d’animation de la vie politique est bien mentionné dans la constitution du 11 décembre 1990 ?
En effet, depuis 1990, les Béninois ne font que commettre la même erreur. Au lendemain de la conférence nationale de février 1990, ils sont allés chercher l’oiseau rare Nicephore Soglo. Certes au plan économique sa gouvernance de 1991 à 1996 a été bonne mais c’était dans compter avec les graves menaces qui pesaient sur la démocratie comme la mystérieuse disparition du sous préfet Hessou, la confiscation des voitures de campagne du Prd, les affaires Tawès, le bras de fer constant avec le Parlement à l’époque, les déclarations du Ncc d’alors de Albert Tévoedjre etc....sans oublier les menacers de confiscation du pouvoir après la proclamation par la Cour Constitutionnelle des résultats de la présisdentielle de 1996.
En 2006, c’était le tour de Boni Yayi un autre oiseau rare. Les multiples crises et scandales qui secouent le pays sous sa gestion sont connues. La mauvaise gouvernance, le clientélisme et surtout les tentatives de déstabilisation de la démocratie.
Apparemment, les Béninois se préparent à commettre la même erreur. Donner le Pouvoir aux oiseaux rares tels que : Robert Gbian, Fernand Amoussou, Pascal koupaki et consorts qui n’ont jamais fait du militantisme politique serait fatal pour le redressement de ce pays après le départ de Boni Yayi en 2016.
Sinon, on assistera encore au même refrain : nous nous sommes trompés et chaque fois ce sera l’éternel recommencement.
Ainsi va le Bénin où l’exception malheureusement devient la règle .