Commencée lundi 27 octobre dernier, la tournée que le ministre de l’Industrie, du Commerce, des Petites et moyennes Entreprises, Françoise Abraoua Assogba, a effectuée dans les unités de transformation de noix de karité du Borgou, a pris fin par l’étape de Tchaourou. C’était pour s’enquérir de l’état de fonctionnement de ces micro-entreprises animées par des groupements de femmes, puis apporter des solutions aux difficultés auxquelles elles sont confrontées.
Le gouvernement a conscience de l’importance du rôle que jouent les micro-entreprises, les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que les petites et moyennes industries (PMI) dans la croissance économique. Aussi s’emploie-t-il, à travers le Programme spécial de promotion des PME/PMI (PSPMEPMI), à renforcer leurs capacités et à promouvoir leurs produits et services sur le marché. Il est convaincu que la mise en œuvre de ce Programme va les aider à relever les défis induits par la régionalisation et la globalisation des échanges.
Un outil de poids
L’objectif principal du PSPMEPMI est de contribuer à la diversification de l’économie nationale et à la lutte contre la pauvreté par la promotion de nouvelles filières porteuses pour les exportations. Il s’agit de susciter le développement à la base, grâce surtout à la valorisation des matières premières par leur transformation en y apportant la valeur ajoutée, et à la réduction de la pénibilité du travail en veillant à l’accroissement de la production et des revenus. D’assurer la formation des transformateurs et transformatrices pour une production qualitative, à la maîtrise des nouvelles technologies. A cet effet, des unités pilotes constituées de divers bâtiments et dotées d’équipements de transformation ont été installées dans 23 communes. Force est de constater que 16 unités sur les 28 qui ont été mises en place s’occupent de la transformation des noix de karité. Dans le Borgou où elle était en tournée, le ministre de l’Industrie, du Commerce, des Petites et moyennes Entreprises, Françoise Abraoua Assogba, en a visité quelques-unes à Ina, Ouénou, Soubado et au quartier Allaga, respectivement dans les communes de Bembèrèkè, Nikki, Pèrèrè et Tchaourou. Cette descente lui a permis de constater les conditions dans lesquelles les groupements de femmes travaillent au niveau desdites unités.
Les difficultés presque identiques partout
Pour le ministre Françoise Abroua Assogba, la pénibilité du travail de transformation des noix de karité en beurre que ces groupements de femmes faisaient de façon archaïque, a été diminuée de 90%. Elle s’est aussi réjouie de constater que ce sont des unités qui continuent de fonctionner en dépit des difficultés auxquelles elles sont confrontées.D’une unité à une autre, ces difficultés sont identiques. En témoignent les doléances exprimées par chacun des groupements de femmes qu’elle a rencontrés. Les difficultés ont trait à l’électrification des sites, à l’absence de fonds de roulement pour l’approvisionnement en matières premières, à l’insuffisance en matériels de travail comme les bassines et marmites, au renforcement des capacités de leurs membres. Il y a aussi le forage d’un puits, l’acquisition des pièces et accessoires de rechange pour les machines et les visites d’échanges d’expérience dans les pays de la sous-région tels que le Ghana, le Togo et le Burkina Faso, puis à la clôture des unités pour leur sécurisation.
Les assurances du ministre
Le ministre a promis d’œuvrer pour la satisfaction progressive de toutes ces préoccupations. Dans l’immédiat, elle s’attaquera à celle relative à la mise à leur disposition de fonds de roulement. Elle prendra les contacts qui s’imposent auprès des structures indiquées comme le Fonds national de la microfinance (FNM). La transformation des noix de karité en beurre exigeant beaucoup d’eau, il n’est pas question, selon elle, que ces unités ne soient pas dotées d’un forage. Quant au problème de l’électrification, elle a donné des instructions au coordonnateur du PSPMEPMI. S’agissant du forage, les femmes du groupement Bouro d’Ina n’auront désormais plus à faire la corvée de l’eau, après l’inauguration par le ministre du puits à grand diamètre d’un coût estimé à 17 millions F CFA qui leur a été construit. Avant, elles étaient obligées de parcourir plus de 9 km pour aller chercher de l’eau au marigot. Le groupement des femmes de l’unité de transformation de Tchaourou est également soulagé. Comme le ministre a pu s’en rendre aussi compte, son forage en panne depuis deux mois, est désormais fonctionnel. Ce qui n’est pas le cas des autres unités visitées. En attendant l’extension de l’unité à tous les arrondissements de Nikki et la prise en compte d’autres filières souhaitée par le maire Lafia Oumarou, ce sera au tour du groupement Andomonrou des femmes de Ouénou, de bénéficier de leur forage dans la programmation de 2015. Le coordonnateur Cyrille Dossa leur a donné cette assurance. L’unité de Soubado à Pèrèrè, avec les femmes du groupement Ankua Amon, fait partie des toutes premières à avoir été mises en place depuis 2006. Elle n’a pas tout ce qu’il faut. Sensible à l’état vétuste de ces installations attesté par le bruit qu’émet son moteur, le ministre a pris l’engagement pour qu’il soit procédé à sa modernisation, à partir de l’année prochaine.Partout où le ministre est passé, elle a exhorté les femmes à continuer à rester, puis travailler ensemble, pour être mieux encadrées et bénéficier des équipements. A la longue, elle espère voir les unités de transformation acquérir une forme d’autonomisation, être en mesure d’engager, en dehors des grosses réparations, certaines dépenses liées à l’entretien et au fonctionnement de leurs équipements sans dépendre du programme.