Les forces politiques et sociales ont battu le macadam ce mercredi 29 octobre 2014. De la place à l’Etoile rouge à la place Lénine, en passant par Sikècodji-Marina, Saint Michel et Dantokpa, la foule de personnes grossissait au fur et à mesure que les marcheurs s’approchaient de la destination. A la traversée de Dantokpa, le salut des usagers du marché était total pour accompagner le mouvement. Un signal fort qui traduit le sentiment d’exasp
ération des citoyens béninois face à la descente aux enfers du label béninois.
Les Béninois domptent désormais les intimidations. Ils se dopent d’un courage stalinien pour faire face à la hargne d’un pouvoir en décrépitude. Alors que le président Yayi Boni lançait, le samedi 25 octobre dernier, à Sèmè-Podji, les velléités d’une répression de la marche des forces politiques et sociales, la marche a eu lieu à la grande satisfaction des organisateurs. Yayi Boni devrait perdre la face au regard de cet évènement grandiose qui redonne espoir à toutes les personnes éprises de paix et de justice. La qualité des femmes et des hommes qui ont pris part à cette marche de ras-le-bol, redonne espoir au peuple. Yayi Boni doit avoir honte de ce que le pays a vécu aujourd’hui. Pour une deuxième fois, la fatalité est en train d’être vaincu. En effet, après les évènements du 1er août 2013, où Gaston Zossou, ex ministre de la Communication du Général Mathieu Kérékou, a subi une fouille, parce qu’ayant projeté une marche de protestation contre le régime Yayi, la peur a commencé par gagner les citoyens. La psychose d’un régime menaçant s’est aggravée le 27 décembre 2013, où la marche des leaders syndicaux a été réprimandée. Les responsables des partenaires sociaux ont été passés à tabac et ensanglantés. Voilà pour ce qui est du passé lointain. Récemment, au mois de septembre et courant ce mois d’octobre, des manifestations de protestation contre les agissements du régime ont été interdites à Nikki, Parakou, Kandi... Depuis lors, l’on se demande dans quel pays se passent tous ces actes attentatoires à la démocratie. C’est dans ce contexte que les forces politiques et sociales, ont mûri la réflexion qui a conduit à la marche de protestation pacifique de ce mercredi qui restera gravée dans la conscience collective des Béninois. Les chars, les policiers, les gendarmes et même les militaires, dans le cadre de l’exercice de l’expression démocratique au Bénin ne feront plus peur aux citoyens. Le pouvoir longtemps confisqué par un système, revient progressivement au peuple qui en est le réel détenteur. Abraham Lincoln, de sa tombe, doit être désormais fier des Béninois qui n’ont fait que subir les affres d’un régime en pleine déliquescence.
