OUAGADOUGOU -- Le lieutenant-colonel Zida Yacouba Isaac s'est autoproclamé dans la nuit de vendredi à samedi président de la transition, après la démission du président Blaise Compaoré.
"J'assume désormais, à partir d'aujourd'hui, les responsabilités de chef de transition et de chef de l'Etat pour assurer la continuité de l'Etat", a déclaré le lieutenant-colonel Zida dans une adresse à la nation diffusée à une télévision privée.
Selon cet officier, jusque-là numéro deux du régiment de sécurité présidentiel (RSP), "l'armée nationale a réagi, à la demande pressante des forces vives de la nation pour éviter que s' installe l'anarchie, préjudiciable à l'objectif de changement démocratique, puissamment exprimé par notre peuple".
"Face à l'insurrection du peuple burkinabé et à la suite de la démission du président Blaise Compaoré de ses fonctions de chef de l'Etat, nous, les forces vives de la Nation, à la demande du peuple burkinabé, avons décidé que la constitution de 1991 est suspendu", a déclaré le lieutenant-colonel, Zida.
"Un organe de transition sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation en vue d'organiser une transition encadrée et un retour à la vie constitutionnelle normale", a ajouté le porte-parole de l'armée.
Selon lui, "la composition de cet organe consensuel de transition, ainsi que sa durée, que nous souhaitons la plus brève possible, seront déterminées par l'organe de transition dans un très bref délai".
"Nous assurons la communauté internationale sur le respect des engagements pris par l'Etat burkinabè et nous sollicitons son accompagnement pour un retour rapide à une vie constitutionnelle normale", a-t-il rassuré.
En remplacement de Blaise Compaoré, alors même que le chef d'état-major, le général Honoré Nabéré Traoré, s'était déjà aussi proclamé, nouveau chef de l'Etat.
Quelques heures plutôt, dans une précédente déclaration, le chef d'état-major de l'armée burkinabé, Honoré Nabéré Traoré, avait également indiqué assumer les responsabilités de chef de l' Etat.
Après l'auto-proclamation du général Traoré pour assumer aux destinées du pays, des milliers de manifestants ont décrié ce choix, tout en appelant un autre militaire à la retraite, le général Kouamé Lougué.
Ces dissensions au sein de l'armée, quelques heures après la démission de Blaise Compaoré, ont semé la confusion au sein de la population.
Des discussions entre les deux camps étaient en cours, samedi dans la matinée, à l'issue de laquelle, une déclaration publique sera rendue publique.
