Au cours de l’émission "Opinion sur radio Planète", hier lundi 03 novembre, le principal sujet abordé est relatif au bilan de la campagne cotonnière 2013-2014. Les auditeurs ne sont pas y allés du dos de la cuillère pour inviter le chef de l’Etat à aller devant le peuple pour lui présenter le bilan de l’exercice qui s’est révélé catastrophique.
Quelle sera la réaction du président de la République face à la pression des populations qui exigent de lui, un bilan de la campagne cotonnière 2013-2014 ? La question est d’actualité. En effet, des voix s’élèvent dans le pays pour demander des comptes au chef de l’Etat et à son équipe sur la gestion qui a été faite de l’or blanc. Hier, la radio Planète, station située à Cotonou en a fait ses choux gras au cours de l’émission " Opinion". Les véritables problèmes du secteur sont évoqués à cette occasion. Ils ont noms : la gestion non transparente de la chaîne, la dilapidation des ressources, l’augmentation drastique des coûts de production, le clientélisme, l’amateurisme, la mauvaise gestion administrative et financière de la Sonapra, société ayant à charge la conduite de la campagne cotonnière. Mais là n’est pas ce qui révolte le plus le peuple. C’est plutôt le niveau d’endettement occasionné par la campagne 2013-2014. Il dépasse les 120 milliards de FCfa, représentant l’ensemble des prêts accordés à l’Etat par les banques locales et la Banque ouest africaine pour le développement (Boad). Cette Institution a sérieusement mis la main à la poche pour permettre aux nouveaux maîtres du jeu de faire face aux charges y afférentes. L’engagement des banques aux côtés de l’Etat n’a pas empêché le déficit de se réaliser en termes de bilan. Pour autant de sous injectés dans le coton sans l’obtention de résultats encourageants, les populations en conclurent qu’il ‘agit d’un gouffre financier. Les différents intervenants se sont montrés déçus du bilan et ont interpellé Yayi Boni. « Qu’il s’explique devant ses mandants au lieu que ce soit ses collaborateurs qui le fassent », ont exprimé les auditeurs. Selon eux, il est inadmissible que le coton, culture de rente qui doit apporter des devises à l’Economie absorbe les maigres ressources disponibles et accélère l’endettement du Bénin. « Qui paiera le prix de la mal gouvernance ? » « Qui remboursera ces dettes ? ». Avec l’argent du contribuable béninois. Dans ces conditions, il faut que le chef de l’Etat vienne au devant de la scène pour emporter l’entière responsabilité avant de léguer à son successeur un héritage aussi lourd que les dizaines de milliards de FCfa. La préoccupation des populations est justifiée. Elles estiment que si le Bénin en est arrivé à un déficit encore plus grand que les cas précédents, c’est à cause de la mal gouvernance qu’il a cautionnée. Yayi Boni a laissé faire et l’or blanc a été conduit au creux de la vague. La requête du peuple ne s’adresse pas au Directeur général de la Sonapra, Idrissou Bako encore moins aux ministres de l’Agriculture qui se sont succédé, mais au président de la République. C’est le moment de lui demander des comptes.