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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Suite au cas Burkina Faso : Bientôt la fin des pseudos démocraties en Afrique ?
Publié le mercredi 5 novembre 2014   |  Le Confrère de la Matinée




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Depuis les années 1990, la plupart des pays africains ont pris de gré ou sous contrainte, le chemin de la démocratie. Dans les Etats, on croyait ainsi avoir fini avec les dictatures. Mais erreur. Très tôt, à l’exception du Bénin et du Mali, les dictateurs ont réussi à gérer à leur profit les transitions, et à apprivoiser la démocratie qui du coup ne l’était que de nom. Le cas Burkina Faso avec la chute surprise du régime Blaise COMPAORE est typique. Il risque bien de faire école dans les autres Etats africains demeurant encore sous l’emprise de dictateurs pseudos démocrates.

La stratégie, on la connaît. Le régime politique porte la toge de la démocratie. Mais en définitive, il ne la porte que de nom. A la tête, se trouve un dictateur qui, sous la contrainte des principes de base posés par la communauté internationale, s’efforce de singer le démocrate. Si la Constitution peut dans son contenu ne pas être parfaite, les forces vives lors de l’élaboration de ces constitutions, ont souhaité la limitation du mandat présidentiel. Ces chefs d’Etats pour la plupart ont accepté le principe. Mais après un mandat présidentiel, tout juste au lendemain de leur réélection, ils sont nombreux à agiter l’idée d’une réforme constitutionnelle pour s’offrir la possibilité de renouveler leur mandat autant de fois que possible. Abdelaziz BOUTEFLIKA de l’Algérie, Paul BIYA du Cameroun ont engagé avec succès ce chemin. Par contre, d’autres comme Abdoulaye WADE du Sénégal, O. OBASANJO du Nigéria, Mamadou TANDJA du Niger, n’ont pu réussir. Bref, c’est une tendance qui tend à se généraliser et dans laquelle s’inscrivent d’autres chefs d’Etats africains. Ils sont nombreux sur le continent.

Des stratégies désormais caduques
Les marges de manœuvres qu’ils ont employées jusque-là, consistent à s’offrir le soutien d’une classe politique souvent corrompue, et le soutien d’institutions constitutionnelles qui, dans le temps et dans l’espace, ont cessé d’être républicaines. A coup de manipulations et de supposées manifestations de soutiens populaires maquillés, ils peaufinent leur stratégie. Si au Cameroun et en Algérie, certaines de ces stratégies ont réussi, de plus en plus, d’énormes difficultés se dressent sur le chemin des chefs d’Etats révisionnistes. Il ne s’agit rien d’autre que des peuples, qui, à l’instar des révolutionnaires du monde arabe, ont commencé par exprimer directement leur souveraineté en prenant d’assaut les rues pour manifester. Le cas burkinabé est plus qu’édifiant. Blaise COMPAORE au pouvoir depuis 27 ans, bénéficiaire du soutien constant de l’armée et ayant de solides appuis, bénéficiaire du soutien d’une très large majorité de la classe politique, bénéficiaire du soutien des institutions constitutionnelles du Burkina Faso en l’occurrence l’Assemblée Nationale, a vu la rue chanté le requiem de son régime taché de sang. Qui l’eût cru ? Pourtant c’était vrai. Et tout s’est déroulé en quelques heures.

L’exemple Burkinabé et l’impact en cours
Le Burkina Faso d’une manière ou d’une autre a déjà commencé par faire école. D’abord école pour les peuples d’Etats où les chefs d’Etats se préparent à faire une révision opportuniste de leur Constitution, mais aussi école, pour les chefs d’Etats souhaitant réviser les constitutions de leur pays pour pouvoir régner sans limite.

En République Démocratique du Congo où le président Joseph KABILA est dans la même veine, la situation au Burkina Faso serait très suivie. Dans le camp présidentiel, comment s’inspirer des stratégies de Blaise COMPAORE pour réussir et dans le rang des populations, comment imiter le peuple burkinabé. Dans des pays comme le Togo et le Gabon, où la limitation de mandat n’existe plus, la situation est aussi très suivie. Des voix s’élèvent déjà pour exiger des réformes constitutionnelles et pour en l’occurrence, limiter le mandat présidentiel. Visiblement, la réussite du projet de réforme constitutionnelle au Burkina Faso aurait été un encouragement de taille pour les chefs d’Etats révisionnistes. Mais son échec, qui de surcroit a provoqué sur champ la chute du régime porteur, constitue pour eux un avertissement et un encouragement aux peuples invités à lutter de toutes leurs forces pour mettre un terme aux pseudos démocraties et aux démocraties en voie de devenir comme telle.

B.D.

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