Quelques semaines après la table ronde de Paris, les hostilités ont été lancées pour redonner un nouveau visage à la Compagnie béninoise de navigation maritime (Cobenam). Ainsi, du lundi 27 au vendredi 31 octobre 2014, une importante délégation d’experts algériens a séjourné au Bénin et a travaillé d’arrache-pied avec les autorités béninoises en charge de l’économie maritime et de la Cobenam. Il ressort, entre autres, de ces assises la participation de la partie algérienne au capital de la Cobenam, l’assistance managériale dans les activités de la compagnie et la formation de ses cadres.
Conduite par Mohamed Iben El Boushaki, sous-directeur des activités portuaires au Ministère algérien des Transports, la délégation algérienne a séjourné au Bénin dans le but de réactiver la Cobenam. Il était accompagné, pour la circonstance, de Mehdi Litim, chef du bureau de l’Afrique occidentale du Ministère algérien des Affaires étrangères et de Fawzy Djoudi, directeur général adjoint de la CNAN Group-Alger (La compagnie algérienne de navigation maritime). Ainsi, au cours de l’audience accordée à la délégation algérienne, le président de la république a réitéré sa volonté et celle du Gouvernement de relancer les activités de la Cobenam, et surtout de lui faire jouer un rôle prépondérant dans le secteur de la navigation maritime. Il a rappelé qu’au moment où la partie algérienne était aux côtés de la Cobenam, celle-ci était véritablement le fleuron de l’économie béninoise. Le président Boni Yayi a souhaité, au cours de cet entretien, que les opérateurs économiques algériens viennent investir davantage au Bénin, dans différents secteurs d’autant plus que le sous-sol béninois est encore pratiquement vierge, selon son scannage qui a révélé l’existence de nombreux gisements et richesses à exploiter. Le ministre de l’Economie maritime et des infrastructures portuaires, Rufin Nan Nansounon, en tête de peloton durant le séjour de ce groupe d’experts algériens a, pour ce qui le concerne, insisté sur les différents aspects évoqués par le chef de l’Etat.
Les attentes de la partie béninoise et l’engagement des Algériens
Déjà le mardi 28 octobre 2014, à l’ouverture des trois jours d’intenses travaux, la directrice de cabinet du Ministère de l’Economie maritime et des infrastructures portuaires, Mme Rahanatou Anki Dosso a davantage mis un accent particulier sur les attentes de la partie béninoise. A l’entendre, la Cobenam est une compagnie dont la convention de création a été signée à Alger le 11 juillet 1974 avant d’être ratifiée au Bénin par l’ordonnance 74-50 du 31 juillet de la même année. Au départ, son capital social initial était de cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA détenus à concurrence de 51% par le Bénin et de 49% par l’Algérie. Il convient de préciser que le 1er janvier 2002, celle-ci s’est retirée, en cédant gracieusement ses parts au Bénin. Ce n’est qu’en 1996 que le capital a été porté à cinq cent cinquante millions(550.000.000) de francs CFA par incorporation des réserves, a rappelé le directeur général de la Cobenam, Expédit C. M. Agbégninou. Tout au long des séances de travail entre les parties béninoise et algérienne, les experts ont eu droit à des explications et se sont vu remettre des documents qui renseignent sur l’état actuel de cette compagnie, son administration et ses objectifs à court et moyen termes afin de redonner un souffle nouveau à l’entreprise. Se réjouissant de la qualité des travaux et des documents en leur possession, les experts algériens ont rassuré quant à la volonté clairement affichée par les autorités de leur pays au plus haut niveau, d’accompagner la Cobenam. Il ne pouvait en être autrement, a martelé le chef de la délégation, Monsieur Mohamed Iben El Boushaki qui a mis en évidence les excellents liens entre les présidents béninois et algérien. Aussi, se sont-ils vu remettre le plan stratégique de développement de la Cobenam, soulignant la vision nettement exprimée par la partie béninoise. Ce qui leur facilitera l’élaboration d’un rapport de mission fiable et convaincant à soumettre au gouvernement algérien en vue de la satisfaction des attentes de la partie béninoise dont les principales sont la participation de l’Etat algérien au capital social de la Cobenam, l’accompagnement financier et technique pour la mise en œuvre des grands projets actuels de la Cobenam, l’assistance managériale dans les activités de la Cobenam et la formation de ses cadres.
Un séjour pluri objectif et profitable pour le Bénin
La visite des installations du Port autonome de Cotonou a permis aux experts de se rendre compte, par eux-mêmes, de leur modernisation et de leur capacité à faciliter l’accompagnement et les activités de la Cobenam qui est aussi un maillon non négligeable de la chaine des transports maritimes au Bénin. L’audience avec le secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur, Eusèbe Agbangla, n’est pas à passer sous silence car les acquis de la coopération bénino-algérienne vieille de plusieurs décennies, y ont été également évoqués. Le Centre Songhaï sis à Porto-Novo, le site de la route des pêches et celui de la porte de non-retour à Ouidah et le Centre de promotion de l’artisanat à Cotonou ont, eux aussi, accueilli les experts algériens qui ont été émerveillés et impressionnés par leur histoire, et la qualité de leurs activités et prestations. Il faut préciser qu’au nombre des responsables de la Cobenam ayant pris part aux travaux aux côtés du directeur général, Expédit C. M. Agbégninou, on peut citer, entre autres, le directeur administratif et financier, Charles Honsonlon, le directeur des opérations maritimes et du transit, Octave Tomèdé, l’inspecteur général, Yémalin Rock Tolognon, la secrétaire générale du Satram–Cobenam, Mme Ella Adélakoun. Ils ont été fortement appuyés par des chefs de service et autres collaborateurs.