Le Professeur Dorothée Akoko Kindé Gazard a mordu la poussière face à la Botswanaise Moeti Rebbeca Matshidiso dans la course à la Direction régionale Oms/Afrique. Dans cet échec, si on ne peut rien reprocher à la compétence de la ministre de la Santé, on ne peut dire autant de la diplomatie béninoise. Elle a péché.
Dorothée Kindé Gazard ne dirigera pas la section Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Le Contrôle de cette Direction régionale lui a en tout cas échappé pour les cinq prochaines années. La ministre de la santé du Bénin a été écartée au troisième du tour du vote organisé mercredi 05 novembre 2014 au Palais des congrès de Cotonou. C’était dans le cadre de la 64ème session du Comité régional de l’Oms.
Dr Moeti Rebbeca Matshidiso qui représente le Botswana a pu, elle, tirer son épingle du jeu. Dorothée Akoko Kindé Gazard a été battue, mais elle ne le méritait pas. La ministre de la Santé avait les atouts pour arracher ce poste international et aider le Bénin à se repositionner dans les relations internationales. L’appui de l’Etat a manqué. La candidate n’a pas bénéficié de l’accompagnement nécessaire de la diplomatie béninoise. Osons le souligner clairement.
La diplomatie béninoise a été absente. Elle a étalé toute son incompétence. Nassirou Bako-Arifari et sa clique ne se sont pas réellement impliqués dans cette bataille. Ils ont certainement ignoré comme ils en ont l’habitude les grands enjeux d’une telle élection. La candidate béninoise était quasi absente dans les médias internationaux depuis qu’on a annoncé sa candidature. Et presque aucune action n’a été menée pour vendre la compétence de Dorothée Akoko Kindé Gazard.
Beaucoup se demandent si le Chef de la diplomatie béninoise a essayé de négocier les suffrages des Etats électeurs tant la machine diplomatique affiche une nonchalance inouïe. Le Professeur Akoko Kindé Gazard a échoué, mais c’est toute la Nation béninoise qui a connu cet échec cuisant.
Une honteuse défaite qui rappelle plusieurs d’autres. En effet, les diplomates béninois n’avaient quasi rien fait pour soutenir la candidature du Professeur Nouréini Tidjani-Serpos au poste de Directeur général de l’Unesco en 2009. Il avait lamentablement échoué bien qu’il fût à l’époque le Directeur adjoint de l’Unesco et avait des chances certaines de s’imposer. Le Bénin n’a non plus su rien faire pour pouvoir positionner l’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Ehouzou à la tête de Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en 2012. Les diplomates ont plutôt choisi de laisser filer la chance de la Nation béninoise en s’embourbant dans de compromissions scandaleuses. Hier, ils ont donné raison aux détracteurs du gouvernement qui ont prédit l’échec de la vaillante combattante Dorothée. Ils l’ont presque livrée.
Vivement que le prochain Chef d’Etat repense la diplomatie béninoise et lui donne tout le prestige ainsi que toute l’influence qu’elle mérite pour positionner les cadres béninois à de postes internationaux à l’instar du Sénégal qui reste dans la sous-région ouest-africaine un modèle.