Après la marche de l’opposition, de la Société civile et des syndicats, le 29 octobre dernier à Cotonou, le président d’honneur du parti Alternative citoyenne’’, Me Joseph Djogbénou a adressé un message de remerciements et de félicitations à la Nation, en général, et à la jeunesse béninoise, en particulier. Après avoir demandé aux dirigeants actuels du pays de tirer des enseignements des exigences démocratiques des peuples béninois et burkinabè, il a fait des propositions de sortie de crise. C’était hier mercredi 05 novembre 2014 au siège de son parti à Cotonou.
« Le 29 octobre a identifié, avec encore plus de clarté, les forces démocratiques, notamment politiques et sociales qui incarnent l’exigence d’organisation d’élections transparentes à bonne date… », a déclaré le président du parti Alternative citoyenne, Joseph Djogbénou, justifiant le bien-fondé de la marche du peuple, la semaine écoulée. En raison de la gravité de la situation socio-politique qui secoue le pays, il a indiqué qu’il urge de changer de fusil d’épaules pour une sortie heureuse de crise. Premièrement, l’avocat propose l’élargissement des concertations à toutes les forces démocratiques.
« La concertation informelle des institutions en vue d’un appui en charge des élections n’est pas suffisante. Au demeurant, cette concertation traduit l’inefficience institutionnelle à répondre aux défis de l’organisation des élections. La discussion doit être ouverte avec les forces sociales et politiques réunies autour de la plateforme démocratique. Les propositions de cette plateforme doivent être discutées avec intérêt. Nous proposons que très rapidement le Gouvernement, les organes en charge des élections, les groupes politiques représentés à l’Assemblée nationale ainsi que les forces politiques regroupées au sein de la plateforme démocratique soient réunis autour d’un séminaire d’évaluation du processus et d’élaboration d’une feuille de route précise… », a déclaré Joseph Djogbénou.
Deuxièmement, il souligne qu’il est impérieux que le Gouvernement traduise par des actes sa volonté de se conformer aux valeurs démocratiques fondamentales. A cet effet, il invite le Chef de l’Etat, pour le reste de son mandat, à se concentrer essentiellement sur l’organisation des élections municipales, législatives et présidentielle, à suspendre le cadre de concertation des institutions de la République, à suspendre les cérémonies aussi inopportunes que dégradantes de remerciements, de la part de citoyens sollicités pour le service de l’Etat et à s’assurer, avec loyauté, la gestion des affaires courantes et s’abstenir d’engager plus que nécessaire l’Etat dans les projets dont le sort appelle une légitimation politique profonde. Troisièmement, Joseph Djogbénou soutient que l’élite politique et intellectuelle doit se déterminer et se prononcer avec franchise, loyauté et honnêteté sur les défis de la société.
Interpellation
Pour le président du parti Alternative citoyenne, les événements du Burkina-Faso et du Bénin apparaissent comme un concert d’interpellation à l’élite africaine et, en particulier, à la classe politique dans les pays africains et engagent singulièrement le Bénin à en tirer les leçons conséquentes en vue du règlement apaisé de la crise politique. « Ceux qui se sont soulevés à Ouagadougou ou qui ont massivement marché à Cotonou sont majoritairement nés après 1990, année des retrouvailles démocratiques dont on a pensé qu’elles éloignaient nos Etats des travers dictatoriaux.
Or, l’élite intellectuelle et politique a tôt fait de transformer ce gain démocratique en un terreau pour son propre épanouissement, l’expérience démocratique ayant fini par sacrifier les espérances collectives au profit de parcours individuels… », selon le diagnostic de Me Joseph Djogbénou. Selon ses propos, de nombreux chiffres expliquent le désarroi des populations, aux plans économique, social et politique alors que peu de lettres traduisent leur bonheur. « La politique n’est plus service du citoyen et de la communauté. Elle est devenue célébration d’un homme et de son Pouvoir, marchandisation et clownerie.
Le Gouvernement et la classe politique devront en tirer les leçons en vue d’un règlement apaisé de la crise politique… », a-t-il exhorté.
« En tout état de cause, notre population, désemparée, est désormais décomplexée. Elle est dans un état permanent de veille. Chacun doit être mobilisé pour conquérir le droit collectif à des élus légitimes. Pour le Bénin, le 29 octobre n’est pas une première. Elle ne sera point une dernière. A chacun d’assumer sa part de responsabilité. Nous assumerons la nôtre… », a-t-il conclu.