Au-delà de l’échec d’une personne, c’est l’échec de tout un pays. Et plus spécifiquement de la diplomatie béninoise. S’il est vrai qu’il y a une règle non écrite, selon laquelle, le pays organisateur de la session, ne présente pas de candidat, il est aussi vrai que, pour s’être engagée, la diplomatie béninoise devrait jouer efficacement son rôle. Et en cela, le Bénin a lamentablement échoué. Pendant que les autres pays, avec le chef de l’Etat en tête, s’efforcent de faire le marketing nécessaire, la diplomatie béninoise fait piètre figure.
Ce n’est pas étonnant. Ce n’est que coutumier. Yayi Boni a plutôt œuvré pour l’échec de la candidate du Bénin, Dorothée Kindé-Gazard. Il l’a fait en choisissant de soutenir la candidate de la Côte d’Ivoire au détriment de son ministre de la Santé. Dans tous les cas, les signes avant-coureurs de l’échec annoncés à la veille de l’élection, préparaient la candidate béninoise à accueillir la défaite avec courage. C’est à ce niveau que la diplomatie béninoise a pu bien s’illustrer. La fibre patriotique a déserté totalement le forum. Le commun des Béninois se demande, à quel prix la candidature de Dorothée AkokoKindéGazard a été cédée. Yayi Boni est président en exercice de l’Union monétaire économique ouest-africaine. Il a été président de l’Union africaine. En dépit de ces qualités, on s’aperçoit qu’il ne représente pas grand-chose sur le continent. Les nombreux voyages qui l’occupent à longueur de journée, auraient pu servir à préparer efficacement la candidature de Kindé-Gazard. Mais, comme le président n’aime pas faire la promotion des cadres du pays et est habité par la hantise, selon laquelle, tout fonctionnaire international peut aspirer à sa succession, il ne s’investit guère dans ce genre de combat. Au finish, on a eu droit à ce qu’on peut appeler le naufrage diplomatique béninois.