Annoncée à grand renfort publicitaire, la ministre de la Santé du Bénin Dorothée Akoko Kindé Gazard a mordu la poussière à l’élection au poste de directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) bureau Afrique au detriment de la candidate bostwanaise qui a été plebiscite par ses pairs. Des compatriotes apprécient cet échec retentissant de la diplomatie béninoise.
Irénée Ganyé, agent comptable
“A dire vrai, l’échec de la ministre de la Santé Dorothée Kindé Gazard, est l’expression des limites de la diplomatie béninoise. Quand on fait le point aujourd’hui de la promotion des cadres béninois aux postes internationaux, on se rend aisément compte qu’en dehors de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), aucun autre Béninois n’a pu être promu à l’international sauf le chef de l’Etat lui-même bien sûr. L’exemple le plus palpable est celui de Jean-Marie Ehouzou qui avait été annoncé à la commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Aussi miraculeux que cela puisse paraître c’est Désiré Ouédraogo du Burkina Faso qui a été finalement promu à ce poste.”
Mesmin Assogba, économiste
“La honte. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier l’échec de la candidate béninoise au poste de directrice régionale de l’OMS. Sans vous mentir cet démontre une fois encore l’incapacité du gouvernement béninois à soutenir sa propre candidature. Après que les jeux soient pipes, je me suis pose la question de savoir ce qui n’a pas pu marcher. Mais j’ai finalement compris que la dame n’a pas bénéficier des soutiens escomptés même de son pays. Sinon je ne m’explique pas par quelle alchimie le Bostwana a pu ravire la vedette au Bénin alors que les assises se sont tenues chez nous. La preuve que le président de la République a travaillé contre le candidat du Bénin”.
Eunice Agossadou, juriste
“Ce gouvernement n’est pas à sa vraie place. Il est venu sur la base d’un mensonge initial à savoir faire de la diplomatie béninoise une diplomatie agressive. Je suis désolée de le dire, mais c’est la stricte vérité. Le tout ne suffit pas de faire des balades de santé à l’extérieur du pays pour estimer que la diplomatie se porte mieux. Si tant est qu’on n’a pas les moyens de porter et de soutenir les candidats béninois aux postes internationaux. Je suis convaincu que cette même promesse qui a été faite à Me Adrien Houngbédji au poste de secrétaire général de la francophonie. Du leurre. Vivement que les cinq cent (500) jours qui lui reste passent pour que cette page soit tournée. C’est inconcevable que le Bénin abrite la session et rate le coche. Si c’était une élection nationale, ils auraient pu trouver les moyens pour réaliser leur fameux K.O. c’est vraiment honteux pour ce pays.”
Rodrigue Houessou, architecte
“C’est vrai qu’il s’agit d’une élection et non d’une nomination pour qu’on se mette à critiquer les autorités béninoises. Mais quand on fait une analyse objective de cet échec, on se rend compte que la diplomatie béninoise à sa part de responsabilité. Nous ne pouvons pas abriter la session et ne pas pouvoir plébisciter notre candidat. C’est vraiment une aberration.”