Une nouvelle crise pointe à l’horizon dans le secteur judiciaire. Dans exactement treize jours, ce sera la fin du moratoire de trois mois accordé au gouvernement par l’Unamab et le Syntrajab pour obtenir satisfaction à leurs revendications. Mais, à quelques jours de l’expiration de ce délai, le constat fait état de ce que rien n’a évolué. D’ailleurs, face à l’ineptie du gouvernement, le président de l’Unamab, Michel Adjaka ne cache pas sa déception. « Je constate avec amertume que le gouvernement n’est pas parvenu à corriger les nominations irrégulières, ni répondre à la question vitale de sécurité des magistrats et des juridictions. Au contraire, dans les juridictions, le climat sécuritaire extrêmement stressant, s’est complètement dégradé », a-t-il laissé entendre.
Et si jusqu’ici, le gouvernement ne donne pas suite à leurs revendications, les magistrats réunis au sein de l’Unamab n’entendent pas qu’il lui exige, eux dont la vie est en danger de faire preuve de sacerdoce. Et à Michel Adjaka d’ajouter : « En toute sincérité, quel sacerdoce peut-on attendre d’un agent de l’État dont la vie, en raison de son office, est constamment menacée dans l’indifférence presque absolue ? En d’autres termes et concrètement, pourquoi l’attaque du tribunal de Calavi gardé par des gendarmes, n’a pas inspiré aux officiels spécialistes du sacerdoce la moindre réaction ?
Je rappelle à ceux qui sont indifférents aux ennuis des autres que le serment du magistrat ne lui impose pas de servir la nation sans moyen et au péril de sa vie. Je ne suis pas spécialiste de la reconnaissance à titre posthume, ni de minute de silence ou de condoléances à la famille de l’illustre disparu ». Face au mépris du gouvernement, l’Unamab et le Syntrajab disent être bien obligés de prendre, à nouveau, leurs responsabilités après le 18 novembre 2014. Bref, les nouvelles ne sont pas bonnes pour les justiciables qui ont déjà fait l’amère expérience des grèves perlées dans le secteur judiciaire et qui en ont vraiment marre.