Ouagadougou - Les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont, au terme d’une session extraordinaire de la conférence des chefs d’État tenue jeudi à Accra, demandé à la communauté internationale de ne pas imposer de sanctions au Burkina Faso, a appris APA vendredi.
Après examen de la situation politique et sécuritaire au Burkina Faso, les chefs d’État et de gouvernement ont lancé, un ‘’appel à la communauté internationale et aux partenaires afin qu’ils n’imposent pas de sanctions au Burkina Faso compte tenu des efforts en cours au niveau de la région et qu’ils continuent à soutenir ce pays en cette période délicate’’, indique le communiqué final de la rencontre.
Sous la direction de John Dramani Mahama, président du Ghana et président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la CEDEAO, les dirigeants de la région ont salué ‘’l’excellent travail de la mission conjointe d’évaluation Nations unies- Union africaine – CEDEAO, entreprise du 31 octobre au 5 novembre 2014 à Ouagadougou’’, encourageant les trois organisations à poursuivre leurs efforts ‘’en vue de garantir le succès de la transition’’.
A ce propos, la CEDEAO a mis en place un groupe de contact présidé par le président sénégalais Macky Sall, pour ‘’faciliter le processus de dialogue’’ entre opposition politique, société civile et armée burkinabè.
La réunion d’accra a entériné l’accord conclu entre les parties prenantes burkinabè notamment sur la nécessité de nommer urgemment une ‘’éminente personnalité civile pour présider la transition’’ et la ‘’levée immédiate de la suspension de la Constitution’’.
Mercredi dernier, trois chefs d’Etat de la sous-région, les présidents ghanéen John Dramani Mahama, nigérian Goodluck Jonathan et sénégalais Macky Sall, étaient à Ouagadougou, dans le cadre d’une mission conjointe, de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA) et de la CEDEAO.
Les trois dirigeants ont échangé avec les différentes composantes de la société burkinabè, dans le but de trouver un président de transition.
Le Président Blaise Compaoré a rendu sa démission vendredi dernier, en mi-journée, suite à une insurrection populaire entamée jeudi et consécutive à la volonté du camp présidentiel de modifier l’article 37 limitant le nombre de mandats présidentiels à deux.
Après des tergiversations au sommet de la hiérarchie militaire, la présidence de la transition est, pour le moment, entre les mains du lieutenant colonel Yacouba Isaac Zida, précédemment n°2 du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
Au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou, le lieutenant-colonel Zida a annoncé qu’une charte de la transition est en train d’être mise en place.