Depuis peu, le projet du développement touristique de la « Route des Pêches » est entré dans sa phase active. Mais déjà, certains agissements s’observent pour freiner le bon déroulement de l’initiative. Selon des informations reçues de sources bien renseignées, certains présumés propriétaires terriens sensibilisent leurs pairs pour livrer une bataille juridique contre le gouvernement. Ils prennent pour fondement juridique de leur lutte, les dispositions de l’article 22 de la Constitution qui stipulent que : « Toute personne a droit à la propriété. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et contre juste et préalable dédommagement ». Le but visé est d’annihiler les efforts du gouvernement en assignant l’Etat devant les instances judiciaires. Mais, seulement, à y voir de près, il s’agit plutôt d’une action qui aura peu de chance de prospérer.
Et pour plusieurs raisons. D’abord, à l’étape actuelle du projet, le gouvernement a juste procédé aux opérations de marquage des édifices à démolir. Il n’y a donc pas encore eu d’expropriation comme l’indique l’article 22 sur la base duquel certains envisagent engager la bataille juridique contre le gouvernement. Mieux, en parlant de propriété, il convient avant tout de s’assurer si l’intéressé détient réellement un titre foncier qui lui confère le droit de propriété. Selon nos sources, la plupart des présumés propriétaires ne détiennent aucun titre foncier sur les domaines en cause. La troisième raison qui met des doutes sur la prospérité de l’action que certains présumés propriétaires tentent d’engager contre l’Etat, c’est que la zone en cause a été déclarée d’utilité publique depuis 2006. Il s’agit d’une décision consacrée par l’arrêté préfectoral N°2/0235/DEP-ATL-LIT/SG/SPAT portant déclaration d’utilité publique de la zone d’aménagement touristique du projet « Route des Pêches » qui stipule en son article 1er que : « Sont déclarés d’utilité publique, les domaines et immeubles situés dans l’emprise du Projet « Route des Pêches ». Ce qui revient à dire que l’Etat est en droit de mettre en œuvre son projet étant donné que cela vise l’aménagement touristique, toute chose qui relève de ses prérogatives. Surtout que le projet présente d’importants intérêts socio-économiques aussi bien pour les riverains que pour le Bénin. Il en est ainsi en ce sens que la mise en œuvre du projet devrait générer, selon les explications qui ont été données par ses responsables, la construction de 5250 chambres d’hôtels, soit environ une centaine d’hôtels, 22229 emplois directs et indirects et il est censé mobiliser 96351 visiteurs par jour. Il va donc falloir que le gouvernement reste ferme dans sa détermination de faire prospérer, dans les délais, le projet et œuvrer davantage pour mieux communiquer sur ses tenants et aboutissants afin que la pertinence de son action soit mieux connue de l’opinion publique.