Malgré les événements du Burkina Faso : Ils poussent Yayi à l’extrême #aCotonou

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Malgré les événements du Burkina Faso : Ils poussent Yayi à l’extrême

Publié le samedi 8 novembre 2014 | La Presse du Jour

© Présidence du Burkina par DR
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Alors qu’on constate du Chef de l’Etat des signes d’apaisement de la tension sociopolitique nationale, certains de ses proches tiennent des discours qui contrastent avec cette nouvelle donne. De manière a encore mettre de l’huile sur un feu toujours fumant.

A moins que les faits démontrent le contraire, on sent chez les «yayistes» une accalmie brutale et inexplicable dans leurs envolées habituelles à magnifier le Chef de l’Etat. Depuis le soulèvement populaire qui a chassé Blaise Compaoré du Burkina Faso, on n’entend plus parler de marche de soutien au Bénin. Le week-end écoulé, soit quelques heures après les événements au pays des hommes intègres, les membres de la majorité présidentielle, pour une rare fois, ont été invisibles sur le terrain. On attend ce qu’ils feront du week-end qui vient. Selon des sources, le mot d’ordre serait venu du haut, demandant aux «yayistes» de désormais tempérer leurs ardeurs. Ils devront désormais éviter dans leurs interventions les mots «révision» de la constitution, «3è mandat» et même le fameux «après nous, c’est nous». Dans le même temps, Yayi même a posé des actes d’apaisement et de volonté à jouer pleinement le jeu démocratique. Il a par exemple autorisé qu’il soit encore alloué au Cos-Lépi, une rallonge financière de plus de 3 milliards. Les Béninois ont constaté que le compte rendu de la marche citoyenne du 29 octobre 2014 a été largement relayé par la télévision nationale. Ce qui a d’ailleurs agréablement surpris les organisateurs de ladite marche qui, dans un point de presse, ont adressé des félicitations aux responsables de la télévision nationale. L’Exécutif serait sur le point de retirer de l’Assemblée nationale son projet de révision de la Constitution. Pourtant, il y a au sein de la majorité des gens qui, en réalité, ne veulent pas s’aligner. A l’instar du député des Fcbe, Rachidi Gbadamassi. Pour lui, «le président Yayi Boni n’est pas Blaise Compaoré. Yayi Boni est élu démocratiquement. Il écoute son peuple. Il n’a fait que huit ans alors que Compaoré a fait le triple, soit 27 ans…». C’est vrai, Boni Yayi n’est pas Blaise Compaoré. C’est vrai, Yayi est élu démocratiquement. Même si certains doutent de son K.O de 2011. C’est vrai que Yayi n’a fait que 8 ans et non 27. Mais prouver que Yayi écoute son peuple serait difficile à démontrer. C’est aussi vrai que le débat actuel tourne autour du respect de la Constitution que le Bénin s’est librement dotée et qui passe par l’organisation des élections à bonne date et le respect des deux mandats prévus par la Constitution. Mais à écouter le député Gbadamassi, on a l’impression que les événements du Burkina-Faso n’entament en rien la détermination des «yayistes» à aller contre des dispositions de la Constitution. Seulement, l’histoire a démontré que lorsque le peuple en a ras-le-bol, il prend ses responsabilités et ne recul plus devant aucun obstacle. Blaise Compaoré a, quoi qu’on dise, œuvré à la construction de son peuple pendant les 27 ans de son règne. Aujourd’hui, son propre pays, son propre peuple, le renie et l’a chassé. Que Blaise Compaoré revienne dans son propre pays relèverait d’un miracle. Son expérience doit servir de leçon. Et cela, les «yayistes» doivent le savoir.

Grégoire Amangbégnon

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