Le poste de Secrétaire exécutif de la Commission électorale nationale autonome (Céna) qui revient à la Renaissance du Bénin (Rb), d’après les accords entre ce parti et la mouvance présidentielle, n’est toujours pas pourvu. Le Président Yayi Boni, une fois encore, semble manifestement ne pas vouloir honorer ses engagements.
Toujours pas de fumée blanche à la Céna s’agissant de la nomination du Secrétaire Exécutif de l’institution.
Déjà plusieurs mois que ses membres sont installés, mais la mouvance présidentielle ne fait rien pour respecter l’engagement pris envers la Rb quant à la nomination de la cheville ouvrière de la Céna qu’est le Secrétaire Exécutif. Selon des sources bien informées, la mouvance présidentielle avait pourtant obtenu les faveurs des suffrages des députés du groupe Nation et Développement avec, en retour, la promesse du poste de Secrétaire Exécutif faite à la Rb. Mais depuis, la nomination tarde à intervenir alors que la Céna mène déjà ses activités. La preuve, une mission, par elle dépêchée, sillonne depuis quelques jours, les communes pour faire le point du matériel électoral utilisé lors des présidentielles et législatives de 2011.
Mais pourquoi la mouvance présidentielle et son Chef, le Président Yayi Boni, ne manifestent aucun empressement à s’accorder avec le bureau de la Céna qu’ils contrôlent, pour honorer leurs engagements vis-à-vis de la Renaissance du Bénin ? La question mérite qu’on se la pose. Le vert est dans le fruit. Tout porte à croire que les partenaires de la Rb veulent passer outre l’accord qui lie les deux parties s’agissant précisément du poste de Secrétaire Exécutif. Cela va accentuer le désamour déjà bien avancé entre la Renaissance du Bénin et la mouvance présidentielle
Un marché de dupes
Qu’il vous souvienne que le groupe parlementaire Nation et Développement de la Rb a été victime d’une tentative de déstabilisation ayant conduit au débauchage de trois de ses députés sans que la majorité parlementaire, fortement suspectée d’avoir occasionné cette félonie, ne lui vole au secours. Mais elle n’a pas tardé à aider à la reconstitution du groupe parlementaire d’un parti d’opposition ayant connu la cassure de son groupe parlementaire. Heureusement pour le groupe Nation et Développement ! Les négociations pour lui épargner sa disparition ont été menées avec d’autres acteurs par Léhady Soglo, Président de la Rb. Plus édifiant ! À la faveur du remaniement intervenu en août 2013 et contre toute attente, le Président de la République, faisant fi du poids électoral de la Rb, a scindé en deux son portefeuille ministériel, ne lui laissant désormais que la portion congrue. Les compensations légitimes qui auraient été convenues à cet effet pour apaiser la Rb n’ont pas été concrétisées à ce jour. Aussi, les fiefs de la Rb, notamment le Zou et le Littoral, connaissent-ils, de plus en plus, les assauts des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). La ville de Cotonou, surtout, en offre l’exemple. Ses dirigeants font fréquemment l’objet d’attaques et d’acharnements politico-médiatiques indécents de la part des Fcbe. La gestion de la ville où l’Etat serre continuellement le vis et dispose illégalement des ressources financières de la Mairie, est régulièrement désavouée. Pourtant, la Rb, pour sa part, a, de tout temps, respecté ses engagements envers la mouvance présidentielle. Si au final, la Rb qui, depuis 20 ans, a régulièrement été représentée à la Céna et qui, scandaleusement et abusivement en est privée cette fois-ci, elle devra interpréter ce fait avec toute la lucidité requise et en tirer les conséquences politiques.