ier à l’hôpital de la mère et de l’enfant de Cotonou, l’équipe du Dr Philipe Adjagba, Cardiologue et Cardiopédiatre, a semé la joie dans le cœur des parents d’un nouveau-né âgé seulement de deux mois venu à la vie avec une malformation cardiaque appelée «Transposition des gros vaisseaux du cœur». Cet enfant qui devait mourir a eu la vie sauve grâce à une intervention d’urgence pratiquée sur son cœur. C’était une première au Bénin.
Désormais au Bénin, il est possible d’intervenir directement sur le cœur des patients souffrant de pathologies diverses liées au cœur. La preuve en a été donnée hier mardi 11 juin 2013 par l’équipe du Dr Philipe Adjagba à l’hôpital de la mère et de l’enfant de Cotonou.
Selon les explications apportées par le Dr Adjagba, la malformation dont souffre le nouveau-né n’est pas compatible avec la vie et nécessite un geste opératoire d’urgence appelé atrioseptotomie de Rashkind. Une opération qui consiste à ouvrir une partie du cœur pour assurer un mélange des sangs (bleu et rouge) de l’enfant. Cette intervention a été faite pour la 1ère fois par William Rashkind en 1966 ; mais jamais elle n’a été réalisée au Bénin par manque de personnel qualifié et de matériel adapté. Tous les enfants qui naissaient avec une telle malformation mouraient systématiquement. Il fallait agir donc.
Au départ, le pari n’était pas gagné d’avance lorsqu’on sait le manque criard d’équipements dont souffre l’Homel. Mais grâce à la détermination et à la conscience professionnelle affichées par l’équipe du Dr Adjagba, l’exploit a été réalisé. Chacun y a mis de son cœur. A commencer par le Dr Adjagba qui a mis gracieusement à la disposition du patient le matériel de base qu’il a ramené du Canada. Le Dr Yasmine Eyissè, cardiologue, et l’équipe d’anesthésie conduite par le professeur Eugène Zounmènou de l’Homel ont aussi œuvré au succès de cette intervention qui est une première au Bénin. C’est aussi le lieu de mentionner l’appui précieux de la Polyclinique Atinkanmè de Cotonou dirigée par le Dr Moussé Latif qui a mis à la disposition de l’intervention un appareil d’échographie cardiaque adapté.
Quelle est la suite ?
Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les parents de l’enfant ainsi sauvé d’une mort prématurée qui le guettait. A en croire le Dr Adjagba, « cet enfant a pu être sauvé grâce à cette intervention d’urgence mais sa malformation n’est pas encore réparée. Il doit être évacué vers la France pour avoir une réparation de sa malformation cardiaque ». La balle est donc dans le camp du Gouvernement qui doit non seulement œuvrer pour que l’évacuation sanitaire de cet enfant de pauvre soit une réalité, mais aussi et surtout arrêter la saignée en équipant l’Homel de matériels pouvant permettre de sauver la vie de plusieurs Béninois souffrant de cette pathologie, surtout que le personnel qualifié à l’image de l’équipe du Dr Adjagba existe. Tout le monde y gagnera. Non seulement on réduira les frais d’évacuation sanitaire, mais aussi et surtout on évitera des morts inutiles.
C’est en tout cas un cri de cœur des parents du nouveau-né à moitié sauvé en direction du ministère de la santé et du Dr Boni Yayi.
