Monrovia - Levée de quarantaine pour 25 personnes au Mali, maintien de la baisse de nouvelles contaminations au Liberia: les progrès dans la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest se consolident mais il faut poursuivre les efforts et les réorienter, selon autorités et experts.
Sur le plan sportif, la Confédération africaine de football (CAF) a entamé mardi au Caire une réunion de deux jours pour trancher entre un report, une relocalisation ou l’annulation de l’édition 2015 de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) prévue en janvier-février au Maroc. Lequel réclame le report de l’événement en raison des risques d’Ebola.
Au Mali, le premier cas d’Ebola était importé: une fillette de deux ans ayant voyagé avec sa grand-mère par la route de Beyla, dans le sud de la Guinée voisine, premier pays où l’épidémie s’est déclarée et l’un des plus sévèrement touchés, à Kayes, dans l’ouest du Mali, d’après l’OMS et les autorités sanitaires maliennes.
La fillette est décédée le 24 octobre à Kayes. Sur un peu plus de 100 personnes identifiées ayant eu des contacts directs ou indirects avec elle "25 ont été suivies pendant 21 jours (durée maximale d’incubation du virus) et ont été libérées du système de surveillance", a indiqué l’OMS dans un communiqué lundi.
Sur ces 25 personnes, 15 vivent à Bamako, et dix à Kayes. 79 contacts potentiels à Kayes ont été suivis et "à cette date aucun n’a montré de symptôme d’Ebola ni été testé positif au virus", selon l’OMS.
"Ce mardi, toutes les personnes en isolement à Kayes seront libérées si la tendance se confirme", a affirmé le docteur Abdoulaye Néné Coulibaly, de l’équipe médicale malienne chargée de suivre la situation sur le terrain, assurant que toutes se portaient bien, y compris la grand-mère de la fillette.
- Rétablir l’accès aux soins généraux de santé -
L’optimisme était également de mise au Liberia, pays le plus touché, où le nombre de nouveaux cas continue de baisser, à l’inverse de la Guinée et de la Sierra Leone, selon l’ONG Médecins Sans Frontière (MSF), en première ligne contre Ebola en Afrique de l’Ouest.
"Actuellement, il y a 50 à 100 cas suspects ou probables signalés chaque jour au Liberia" alors qu’"il y a deux mois, c’était près de 500 à 600 cas par jour", a déclaré le vice-ministre libérien de la Santé Tolbert Nyensuah, en inaugurant lundi une unité de traitement d’Ebola (ETU) construite par les militaires américains et libériens à Tubmanburg, à 70 km de Monrovia, la capitale.
MSF a demandé lundi des "stratégies flexibles permettant de répondre rapidement à des petits foyers éparpillés" au Liberia, où l’on recense plus de la moitié des près de 5.000 morts d’Ebola.
"Pour ne pas mettre en péril les progrès accomplis dans le pays, l’aide internationale doit s’adapter à cette nouvelle phase de l’épidémie", a-t-elle estimé.
Le Liberia a désormais des capacités "suffisantes" pour l’isolement et le traitement des malades, il a besoin d’équipes mobiles bien équipées pouvant se déployer rapidement et surtout rétablir l’accès aux soins de santé généraux.
"La réouverture de services de santé essentiels est une autre composante de la réponse à l’épidémie. (...) De nombreux hôpitaux et dispensaires sont toujours fermés et beaucoup de ceux qui fonctionnent encore refusent d’admettre les patients fébriles ou présentant des symptômes qui pourraient s’apparenter à ceux de malades contaminés par Ebola", a-t-elle indiqué.
Hors du continent, un médecin qui était soigné à New York d’Ebola - après avoir contracté le virus en Guinée - est guéri, a annoncé lundi la mairie de New York, ville où il était hospitalisé. Il était le seul patient à être encore traité pour Ebola dans ce pays, où le premier cas d’Ebola - importé du Liberia - est décédé en octobre après avoir contaminé d’autres personnes, aujourd’hui toutes guéries.
Cette épidémie, déclarée en décembre 2013 dans le sud de la Guinée, est la pire de l’histoire du virus Ebola découvert en Afrique centrale il y a 38 ans et qui se transmet par contact direct par les fluides corporels.
La flambée a fait 4.960 morts sur 13.268 cas confirmés, suspects ou probables enregistrés dans huit pays, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, d’après un bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 4 novembre.