Ce lundi 10 novembre 2014, l’administration de la Société de développement du coton (Sodéco) a tenu un point de presse à son siège à Cotonou. Luc Abadassi, Directeur industriel de la société, a saisi l’occasion pour dénoncer l’incapacité du gouvernement à changer les pièces des usines d’égrenage, comme il est de coutume à la fin de chaque campagne.
La Sodéco est soucieuse du développement de la filière coton, et du mieux être des producteurs béninois. Fort de l’expérience acquise au fil du temps, la société n’a de cesse d’observer et de dénoncer les entorses faites à la filière, depuis la décision, unilatérale et contraire aux principes du libéralisme, prise par le gouvernement, de réquisitionner ses usines sur l’ensemble du territoire national. A l’issue de la campagne 2012/2013, les usines d’égrenages réquisitionnées devraient subir une révision profonde. D’ailleurs, au cours d’un atelier bilan de la campagne 2013/2014 tenu à Grand-Popo, les 20 et 21 juillet 2014, le Dg de la Sonapra a informé les responsables des usines de la Sodéco des dispositions prises par le gouvernement pour commander et livrer aux usines réquisitionnées les pièces de rechange nécessaires à leur mise au point, et ce, dans un délai de deux semaines. Depuis, le mois d’août comme convenu « Les pièces de rechange essentielles pour assurer une révision des usines suivant les normes recommandées ne sont pas livrées jusqu’à ce jour », dénonce Luc Abadassi. Plus grave, le Dg Sonapra aurait instruit le personnel technique de la Sodéco pour procéder au remontage de certaines vielles pièces, ce qui est contraire aux usages. Il est en effet recommandé que ces pièces soient changées à la fin de chaque campagne. « C’est une condition sine qua non pour la mise au point convenable de l’outil industriel, gage d’une production de qualité et d’un meilleur rendement de fibre », précise le Directeur industriel de la Sodéco.
Une « gestion catastrophique » ayant généré des pertes de 70 milliards de francs.
La campagne d’égrenage 2013/2014 a connu une baisse drastique du rendement fibre (42, 57 % contre 44, 05 % la campagne 2012/2013). La production de la fibre de mauvaise qualité s’est élevée (20, 58%, contre 1, 73 % la campagne 2012/2013). Les causes de ces contre-performances seraient entre autres, l’égrenage d’une importante quantité de coton graine mouillé, le positionnement de certains agents sans prise en compte de leurs compétences techniques. « Remonter de vieilles pièces usées, tels que les paliers et roulements usés, les scies et brosses usées, conduira inévitablement à des résultats plus catastrophiques », prévient l’administration de la Sodeco.