Le député Jonas Gbénamèto du Groupe parlementaire-Prd (Parti du renouveau démocratique) lance son parti politique, samedi prochain à Sèmè-Podji. Quelles sont les implications de cette nouvelle donne sur l’échiquier politique national ?
Parti pour l’Union, la solidarité et le progrès (Usp-Alléluia). C’est la dénomination de la formation politique de l’Honorable Jonas Gbénamèto qui vera porté le jour le week-end prochain à Sèmè-Podji.
Selon les informations, plusieurs personnalités politiques de l’opposition et de la mouvance sont invitées à la cérémonie. Quelle est l’expérience politique des géniteurs de ce nouveau-né sur l’échiquier politique national ? Il faut signaler tout d’abord que l’idée de la création de l’Usp est venue des candidats indépendants aux élections communales de 2003 et de 2008 dans la Commune de Sèmè-Podji. Au départ, Jonas Gbénamèto, Déga Konaté, le Conseiller aux affaires douanières du Chef de l’Etat, James Sagbo, l’homme d’affaires, Dominique Tagbodji et consorts étaient tous acteurs de la mouvance sous le régime du Président Mathieu Kérékou et adversaires farouches du Prd dans Sèmè-Podji. N’ayant pas réussi à se faire positionner sur la liste-Ubf (Union pour le Bénin du futur) à l’époque, ils ont créé la liste indépendante ‘’Tonagnon’’ dans l’arrondissement d’Ekpè pour participer aux élections communales de 2003. En position de force, ils ont battu le Prd en raflant trois des quatre sièges à pourvoir. Trois ans après, ils ont soutenu le candidat Yayi Boni qui a gagné l’élection présidentielle de 2006. Après ce scrutin, la division a gagné leur rang. Ainsi, Jonas Gbénamèto, Déga Konté et plusieurs acteurs politiques de la localité ont créé la liste-Alléluia aux élections communales de 2008. A l’arrivée, le score était serré surtout dans l’arrondissement d’Ekpè (Trois sièges pour le Prd, 02 pour les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et 02 pour la liste-Alléluia). Dans les autres arrondissements, les partis politiques traditionnels ont été également bousculés par les éléments du mouvement ‘’Alléluia’’.
Coalition
L’Usp-Alléluia était en réalité au départ une coalition du mouvement ‘’Alléluia’’ de Jonas Gbénamèto et du Groupe des indépendants de Sèmè-Podji (Gisp) bien implanté dans les arrondissements d’Agblangandan, de Podji et de Djrègbé. Ces forces politiques ont alors décidé de fédérer leurs énergies pour renforcer leurs capacités de mobilisation sur le terrain politique à Sèmè-Podji. Ils ont été rejoints par nombreux mécontents des Fcbe et du Prd notamment des chefs-villages et leaders politiques de la localité. C’est dire qu’il y aura trois grandes forces politiques qui diviseront la mairie de Sèmè-Podji à la prochaine bataille électorale.
Menaces sur le Groupe parlementaire-Prd ?
La création de l’Usp-Alléluia de l’Honorable Jonas Gbénamèto est-elle une nouvelle menace pour le groupe parlementaire-Prd ? On est tenté de répondre à cette question par l’affirmative au regard de certains faits. En effet, il faut souligner que M. Gbénamèto n’avait jamais été militant du Prd. C’est en 2011 qu’il a soutenu le candidat Adrien Houngbédji sous la coupole de l’Union fait la Nation après sa déclaration d’adhésion à Force-Clé de Lazare Sèhouéto. Pourquoi alors est-il membre du Groupe parlementaire-Prd ? Elu député dans la 19ème circonscription électorale, fief traditionnel du Prd, sa démission dudit Groupe serait incomprise de sa base hostile à la trahison, a-t-on appris. Mais, les militants du Prd et ceux de ‘’Alléluia’’ se rivalisent à Sèmè-Podji. Dès lors sur le terrain politique, il prend de plus en plus ses distances avec le Prd. Ainsi, à l’Assemblée nationale comme dans certains milieux politiques, Jonas Gbénamèto émet des critiques acerbes contre le gouvernement du Président Yayi Boni sur certains dossiers de la Nation contrairement au Prd. Après la création de l’Usp, beaucoup de choses pourraient se passer. C’est dire que les menaces d’une nouvelle cassure du Groupe parlementaire-Prd ne sont pas exclues dans les jours à venir.