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La Presse du Jour N° 1908 du 14/6/2013

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Rançonnement dans le cadre du contrôle routier de Godomey à Bohicon : Plainte des transporteurs, riposte des policiers
Publié le samedi 15 juin 2013   |  La Presse du Jour




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Les conducteurs et transporteurs sont fâchés contre les forces de sécurité publique. Ils se plaignent d’un rançonnement arbustif dont ils sont victimes de la part des forces de sécurité publique le long du tronçon Godomey-Bohicon. Une allégation balayée du revers de la main par des policiers rencontrés hier à Godomey et à Calavi-centre.
« Nous sommes devenus les greniers des forces de l’ordre tout le long du tronçon du Godomey-Bohicon. De Godomey à Adjagbo où le cas est plus criard, nous payons obligatoirement entre 500F et 1000F au niveau de chacun des postes de police de sécurité qui se sont rapidement transformés en postes de contrôle », a confié hier, jeudi 13 juin 2013, le président du Collectif des syndicats de conducteurs, transporteurs et travailleurs assimilés du Bénin (Cosycotrab) section Echangeur-Godomey, Eloi Dovi. Tout comme lui, tous les transporteurs rencontrés au niveau des gares routières de Godomey de Calavi-Arconville, Ceg-Godomey et Etoile Rouge à Cotonou ont été unanimes dans leurs propos. Pour eux, les postes de sécurité qui étaient de deux sur dix kilomètres sont non seulement passés à une dizaine, mais se sont transformés en postes de contrôle routier. Aux dires de Luc Agbi, transporteur, de Cotonou à Bohicon, un chauffeur est rançonné à raison de 3000 F à 5000F. Selon son voisin Paul Barifi, de Glo-Djigbé à Godomey seulement, un transporteur en chargement doit forcément donner 2000 à 3000F aux policiers, si non on lui colle une infraction qui n’a pas son nom. « Le rançonnement sur nos tronçons a repris de plus belle. Parfois nous rentrons les soirs avec des dettes ; or nous avons des bouches à nourrir », a laissé entendre larmes aux yeux Favi Sossa. Il y a neuf mois, ces conducteurs, transporteurs et travailleurs assimilés avaient déclenché une opération « Bénin sans transport en commun ». Pour ce mouvement, ils exigeaient, entre autres, la levée de toutes les barrières de contrôles routiers, la cession immédiate de toutes formes de maltraitance exercée sur les conducteurs et transporteurs. Aussi, ils réclamaient un allègement de taxes douanières sur les véhicules importés. Au soir de ce mouvement, ils avaient eu satisfaction. A entendre le syndicaliste-conducteur Martin Adoukonou, tous ces acquis sont actuellement foulés aux pieds. Egalement, les directives relatives à la facilitation des transports de personnes et de biens sur les axes routiers en République du Bénin consignées dans un document signé par le Ministre de la sécurité publique Benoît Dègla le 20 juin 2011 sont aussi bafouées par les agents de sécurité publique, avancent ces transporteurs. « La situation s’est empirée et nous ne savons plus à quel saint nous vouer. Nous avons compris que nos supérieurs hiérarchiques sont impuissants devant le problème. Raison pour laquelle nous demandons à voir le père de la Nation en personne afin de lui poser nos problèmes », a martelé un groupe de transporteurs rencontrés au parc routier de l’Etoile rouge à Cotonou. Selon ces transporteurs, ces forces de sécurité pour les rançonner ne leur reprochent parfois aucune infraction ; aussi, depuis dix mois environ, une autocensure se fait désormais sur les parcs routiers. Les chauffeurs dont les pièces ne sont pas à jour sont sévèrement sanctionnés. « Quand un chauffeur insiste pour savoir ce qui lui est reproché pour qu’il donne 1000 F ou 2000 F, c’est à des menaces et des infractions imaginaires qu’ont assiste », a livré M. Eloi Dovi. « J’ai même pitié des chauffeurs. De Bohicon à Cotonou un vendredi, j’ai failli couler les larmes. Nos conducteurs dépensent énormément sur nos voies », confie une passagère revenant de Ouègbo rencontrée sur le parc d’Arconville à Calavi. A côté d’elle, Remi F. implore la pitié de la première autorité de ce pays afin qu’il se penche sur cette situation qui, selon lui, appauvrit les transporteurs.
La police réagit
Les plus indexés dans cette affaire de rançonnement sont les policiers. Pour les transporteurs, seuls les gendarmes ont jusque-là respecté les engagements pris au soir du mouvement du 17 septembre 2012. La gendarmerie a diminué ces postes de contrôle sur le plan national. De Bohicon à Cotonou, il y avait trois postes de contrôle ; maintenant, il n’y en a qu’un seul, avouent M. Adoukonou et un groupe de chauffeurs. Nos démarches pour écouter le commissaire central de Calavi ont été vaines. Néanmoins, nous avons rencontré quelques policiers qui ont préféré se confier dans l’anonymat. Selon eux, ce qu’ont confié les transporteurs est faux ; il n’y aurait rien aucune vérité dans les allégations des transporteurs. Aucun poste de sécurité, surtout à Abomey-Calavi, n’a été transformé en poste de contrôle. « Les transporteurs sont des gens qui pour la plupart aiment tricher. Bon nombre d’entre eux roulent sans assurance et sans visite technique. La police ne peut jamais rester muette devant cette situation qui n’arrange ni conducteurs ni passagers. Dans ces cas, nous les verbalisons suivant ce qu’a dit la loi. », ont expliqué les policiers rencontrés ; ils reconnaissent tout de même qu’il peut y avoir des brebis galeuses qui, au lieu de verbaliser, préfèrent prendre des miettes pensant se rendre service et aider le chauffeur.
Toujours est-il que les conducteurs fustigent les rançonnements dont ils sont victimes de la part des agents de sécurité publique sur les voies depuis un certain temps. Ils menacent de déclencher un mouvement de protestation en collaboration avec les conducteurs de gros-porteurs pour exiger la satisfaction d’un certain nombre de points au nombre desquels figurent la levée de toutes barrières de contrôles routiers et celles dites de sécurité transformées en péages frisant le rançonnement.

Victorin Fassinou

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