Le député Jonas Gbènamèto du groupe parlementaire Prd à l’Assemblée nationale, sauf revirement de dernière minute, crée ce week-end à Sèmè-Podji son propre parti politique sous le vocable Parti pour l’union, la solidarité et le progrès (Usp-Alléluia). Avec la création de ce parti politique, le groupe parlementaire Prd pourrait perdre l’un de ses membres. Ce qui risque de le soumettre à un éclatement.
Après l’honorable Mohamed Atao Hinnouho qui a démissionné du groupe parlementaire Prd pour créer son parti politique, c’est au tour de Jonas Gbènamèto, un autre député du même groupe parlementaire de prendre son destin politique en mains. Pour ce faire, il porte sur les fonds baptismaux ce samedi dans la commune de Sèmè-Podji son parti politique dénommé Parti pour l’union, la solidarité et le progrès (Usp-Alléluia). Des personnalités politiques aussi bien de la mouvance que de l’opposition sont attendues à la cérémonie devant marquer la naissance du énième parti sur l’échiquier politique national. N’étant pas un militant bon teint du Prd, le député Jonas Gbènamèto a soutenu la candidature de Me Adrien Houngbédji à l’élection présidentielle de mars 2011 sous la bannière de l’Union fait la Nation(Un) après sa déclaration d’adhésion à Force Clé de Lazare Sèhouéto. C’est dire qu’il était alors un militant de Force Clé. Puisque l’Un avait un candidat unique, il a supporté Houngbédji. Aux élections législatives de la même année, étant militant de l’Un, il a pu occuper une bonne place sur la liste ; ce qui lui a permis de se faire élire député à l’Assemblée nationale et de rejoindre le groupe parlementaire Prd. Mais, contre toute attente, le Prd a rejoint la mouvance présidentielle. Dès lors, des sources généralement bien informées indiquent que le député Gbènamèto a pris ses distances vis-à-vis du Prd. Ainsi, à l’Assemblée nationale comme dans certains milieux politiques, poursuit la même source, le député Jonas Gbènamèto n’hésite pas à critiquer les actions du président Boni Yayi sur certains dossiers de la Nation contrairement à son groupe parlementaire qui est depuis un moment dans une position d’attentisme qui, à défaut de critiquer préfère donner sa langue au chat. Une position dans laquelle le député Gbènamèto ne se retrouve plus du tout.
Historique
En réalité, le parti Usp-Alléluia qui verra le jour demain est une fusion du mouvement " Alléluia " de Jonas Gbènamèto et du groupe des indépendants de Sèmè-Podji bien implanté dans les arrondissements d’Agblangandan, de Podji et de Djrègbé. Ces forces politiques qui ont fait leurs preuves lors des élections communales de 2003 et de 2008 ont alors décidé de fédérer leurs énergies pour renforcer leurs capacités de mobilisation dans la commune de Sèmè-Podji. Pour preuve, en 2003, ils ont pris le dessus sur le Prd en raflant trois des quatre sièges à pourvoir. En 2006, cette coalition a soutenu le candidat Boni Yayi au cours de l’élection présidentielle. Malheureusement, l’après-victoire a fait des mécontents comme c’est souvent le cas. Jonas Gbénamèto et certains de ses camarades politiques ont alors décidé de créer la liste " Alléluia " pour aller aux élections communales de 2008. Au soir du scrutin, les autres forces politiques de la localité ont été bousculées par cette liste dans tous les arrondissements. C’est certainement cette force de frappe et de mobilisation qui lui a valu d’être positionné sur la liste ’’Un’’ au cours des législatives de 2011 où il a pu tirer son épingle du jeu. Eu égard à ce qui précède, l’honorable Gbènamèto s’est dit que le moment est venu pour lui de prendre en mains son destin politique en créant son parti politique.
Quid du groupe parlementaire Prd ?
Avec la naissance de ce parti politique, l’on est tenté de dire qu’une nouvelle menace pèse sur le groupe parlementaire Prd à l’Assemblée nationale. Il ne peut en être autrement car, dès lors que le député Jonas Gbènamèto devient chef d’un parti politique qui ne partage pas les idéaux du Prd, il en résulte logiquement que sa place n’est plus parmi ses collègues de ce groupe parlementaire. Il va donc démissionner. Conséquence, c’est que le groupe parlementaire risque de se retrouver sous menaces de disparition. A moins qu’un autre député vienne le sauver de justesse comme ce fut le cas au moment où le député Atao Hinnouho s’en allait. Il a fallu qu’un député de la mouvance présidentielle accepte d’intégrer ce groupe parlementaire pour éviter son éclatement. Voilà qu’une situation similaire se présente à nouveau. Les mêmes causes vont-elles produire les mêmes effets ? Wait and see, disent les Anglais.