Le cacaoculteur est un homme d’affaires. A ce titre, il doit pouvoir gérer son entreprise, c’est-à-dire son champ de cacao, pour réaliser un profit. Pour ce faire, il est nécessaire qu’il sache entre autres, mesurer la superficie de son exploitation et déterminer le nombre de pieds de cacaoyers qui y sont plantés, afin de déterminer la quantité exacte d’intrants à utiliser entre autres. C’est à cela que s’attèle le projet Sustainable Cocoa Business (Economie cacaoyère durable) de la Coopération internationale allemande (GIZ) exécuté depuis août 2009. Parvenu au terme de la première phase d’exécution (2009-2013), un bilan à mi-parcours a été présenté lundi dernier à Yaoundé au cours d’un atelier réunissant les différents acteurs.
Aujourd’hui au Cameroun, 32.562 producteurs de cacao, dont 25% de femmes opèrent déjà en véritables entrepreneurs agricoles. Des résultats satisfaisants au regard des 25 000 visés au départ. Il s’agit davantage, pour Annette Coly, chef de la Coopération à l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne qui présidait l’atelier, de «changer les habitudes des producteurs de cacao». Pour parvenir à ces résultats, le projet a mis en face le concept des Ecoles d’entrepreneuriat agricole. Des structures au sein desquelles on apprend aux producteurs à appliquer la chaîne PPBS (planification-programmation-budgétisation-suivi). Au sortir de cette formation, entre 37 et 69% des producteurs formés à l’entrepreneuriat ont ouvert des comptes bancaires, planifient la production, enregistrent les dépenses, les recettes, le travail fait ainsi que les intrants utilisés. 70 à 99% ont adopté au moins une bonne pratique des techniques culturales et ont commencé à renouveler leurs plantations de cacao vieillissantes. 15 à 51% des groupes se sont constitués en coopératives ou associations. La production de cacao a augmenté en moyenne de 39%.
Les activités du projet couvrent les régions du Centre, du Sud et du Sud-Ouest. Pour renforcer l’appui aux producteurs formés, cinq centres de services d’affaires (CSA) pilotes ont été mis en pace, contre un seul prévu au départ pour l’encadrement des producteurs. De nouveaux CSA sont en cours de création dans la région du Sud-Ouest. Outre le Cameroun, le programme Economie cacaoyère durable est présent au Nigeria, en Côte d’ivoire, au Ghana et au Libéria. Dans ces pays, ces appuis visent à doubler les revenus des cacaoculteurs dans 10 ans.
