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Le Matinal N° 4472 du 10/11/2014

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Vers l’abaissement du prix du coton à l’achat:Yayi Boni : appauvrir les cotonculteurs
Publié le mercredi 12 novembre 2014   |  Le Matinal




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Le gouvernement continue d’étaler ses errements dans la gestion de la filière coton. Il a attendu l’approche de la récolte pour le compte de la campagne 2014-2015, pour annoncer au cours d’une rencontre, lundi dernier avec les acteurs de la filière, qu’il compte acheter leur production à bas prix, beaucoup moins bas que les fois précédentes. Ce que rejettent les producteurs qui l’invitent à maintenir tout au moins le niveau à l’achat à 265 FCfa le Kg.


Depuis qu’il s’est substitué aux professionnels de la filière coton, le gouvernement de Yayi Boni crée chaque année une surprise désagréable aux cotonculteurs et aux autres acteurs du domaine. On n’a pas fini de s’indigner contre la politique d’égrenage à façon imposée aux égreneurs. On n’a pas oublié le braquage orchestré sur des navires transportant des intrants. On a encore en mémoire la réquisition de nombreuses usines appartenant au privé et placées sous tutelle de la Sonapra. Loin de s’arrêter en si mauvais chemin, le gouvernement en rajoute à ces déplorables souvenirs. Alors qu’on approche de la récolte de la campagne 2014-2015, il a eu l’outrecuidance, d’annoncer aux producteurs qu’il veut "déformer" le prix du coton à l’achat. Yayi Boni, insensible aux souffrances du monde des cotonculteurs n’a pas eu froid aux yeux en insinuant qu’ils feront moins de bénéfices cette année, parce que son gouvernement n’est pas prêt à acheter leur récolte à un meilleur prix. En clair, au lieu de 265 FCfa, le Kg, un prix qui ne faisait pas déjà les affaires des contonculteurs, le chef de l’Etat est dans la logique de le fracasser. Accepteront ou n’accepteront-ils pas cette liquidation de leur récolte ? Sur la question, la position des producteurs est sans ambages, même si les manœuvres sont en cours pour acheter le non de certains acteurs. Dans leur grande majorité, ils rejettent le niveau de prix auquel le gouvernement veut les soumettre. Yayi Boni devrait saisir ce sentiment qui se lisait sur leur visage au cours de la rencontre qu’il a eue avec les acteurs. S’il n’a pas pu lire cette position dans la salle, il a alors choisi de ne rien voir ni rien entendre. Ce qui est sûr, de Banikoara à Djidja, en passant par N’dali, Sinendé, Kalalé, Gogounou, Ségbana, Ouèssè, la nouvelle ne fait pas sourire les intéressés. Bien au contraire, elle a été accueillie comme une nouvelle provocation après tant d’autres. D’importantes pertes sont déjà annoncées pour la campagne cotonnière 2014-2015 du fait de la médiocrité avec laquelle Yayi Boni et son équipe composée entre autres du Directeur général de la Sonapra Idrissou Bako, du ministre de Développement Marcel de Souza, gèrent la filière. Une perte de récolte de plus de 175.000 tonnes est presque inévitable et sera attribuée aux producteurs. Les raisons de cette situation défavorable aux paysans, sont de plusieurs ordres. Un, parce que le gouvernement a livré des semences de mauvaise qualité aux producteurs. Ces produits ayant de faible taux de germination ont des effets immédiats et nuisibles sur le cotonnier. L’autre raison qui explique ces pertes prévues, c’est la faible quantité des engrais Npk et Urée mise à la disposition des paysans. Il n’en est pas autrement avec les produits de traitement qui sont presque sans effet sur les insectes ravageurs. Le gouvernement fidèle à son crédo, qui ne change jamais, refuse de reconnaître ses erreurs et préfère les faire endosser aux producteurs qui immanquablement, paieront le prix des errements de l’Exécutif. Les préjudices causés aux travailleurs du monde de coton ne seront jamais réparés. Loin s’en faut, le chef de l’Etat ne fait que les multiplier. Tel, en annonçant qu’il cassera le prix de l’or blanc à l’achat. Que restera t-il aux paysans à la fin de la récolte ? Sciemment, le gouvernement fait de tout son pouvoir pour maintenir les cotonculteurs dans la précarité. Son but, c’est de les appauvrir, les affamer au profit des nouveaux patrons de la filière. Yayi Boni et ses acolytes espèrent qu’ils gagneront beaucoup d’argent en baissant le prix du coton à l’achat et le coût de cette action sera reversé dans leur poche ou les aidera à fermer des trous qu’ils ont creusés au cours des campagnes précédentes. Après eux, ce sera le déluge. Depuis qu’ils s’improvisent acteurs de la filière, plus rien ne va.

Affamer les paysans, pourquoi ?

Dans les conditions actuelles, nombreux sont les paysans qui n’ont plus le cœur à l’ouvrage. Ils ont fini les deux dernières campagnes avec des regrets au lieu de jubiler. L’origine de leur malheur, c’est l’Exécutif qui brime leurs intérêts, s’impose comme un Etat-patron, les pousse à la faillite. Quand ils se sont substitués aux autres, ils les ont traités de tout devant le peuple. Aujourd’hui, ça les rattrape. Ils ne sont capables de rien du tout. Ils ont promis, plus particulièrement, le ministre Marcel de Souza, qu’un seul franc du budget national ne sera injecté dans le coton. Que du leurre. L’expression la plus pertinente de ce mensonge, ce sont les nombreuses subventions allouées à la filière sous diverses formes et inscrites au budget national. De plus, les deux dernières campagnes dites transitoires ont élevé le niveau d’endettement de l’Etat qui dépasse plus de 120 milliards de FCfa rien que pour le coton. On se disait que seuls les agissements du gouvernement qui ont désorganisé la filière ne suffiraient pas à qualifier ses actes de méfaits et qu’il va falloir en trouver d’autres pour établir ce qualificatif. Au jour le jour, les conditions sont réunies pour traiter l’équipe gouvernementale comme tel. Celui qui est censé protéger les intérêts des paysans, se mue en leur bourreau. Le comble, l’irresponsabilité et le non respect de la parole donnée sont devenus monnaie courante sous la gouvernance Yayi Boni. D’après nos informations, les discussions annoncées entre producteurs de coton et le gouvernement devraient plutôt déboucher sur le relèvement du niveau du prix d’achat de cette culture. A défaut de vendre leur récolte à un prix réévalué, les cotonculteurs s’attendaient au maintien de l’ancien niveau. Contre toute attente, le président de la République évoque un abaissement de ce niveau. C’est pour quoi, les producteurs ont l’impression d’avoir été floués par Yayi Boni. La mauvaise nouvelle a d’ailleurs provoqué une vive indignation traduite aussitôt par une déclaration du Conseil national des égreneurs. Quant aux cotonculteurs proprement dits, ils se réservent le droit de manifester leur colère. La situation pourrait prendre l’allure d’un bras de fer entre les deux parties. Ce qui risque de coûter cher au chef de l’Etat, dont le gouvernement a montré toute son incapacité à conduire l’or blanc vers un avenir radieux. Perclus de dettes, incapable de redonner espoir aux acteurs de la filière, déconnecté, l’Etat béninois fera mieux de laver toute sa crasse avant le terme du mandat constitutionnel de Yayi Boni. Sinon, il laissera dans notre société de profondes dépressions.

Fidèle Nanga

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