L'utilisation à long terme de certains somnifères ou médicaments contre l'anxiété de la famille des benzodiazépines (des molécules avec des propriétés anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxantes et anticonvulsivantes qui agissent sur le système nerveux central) pourrait augmenter sensiblement le risque de développer la maladie d'Alzheimer, selon une étude franco-canadienne publiée mercredi 10 septembre sur le site du British Medical Journal.
Pendant six ans, les chercheurs ont étudié 1 796 cas d'Alzheimer répertoriés dans un programme d'assurance médicale canadien et les ont comparés à plus de 7 000 personnes en bonne santé, de même âge et de même sexe. L'étude montre que la prise de benzodiazépines durant plus de trois mois était associée à un risque accru d'Alzheimer pouvant atteindre 51 %. L'association était notamment liée à la durée d'exposition et était plus importante en cas d'utilisation de benzodiazépines ayant une longue durée d'action.
Les auteurs de l'étude, parmi lesquels des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l'université de Montréal, soulignent que leurs résultats " renforcent la suspicion d'un lien direct possible " entre prise de benzodiazépines et la maladie d'Alzheimer, même si ce lien doit encore être confirmé. Les benzodiazépines, notent-ils, constituent " incontestablement des outils précieux pour traiter des troubles de l'anxiété et des insomnies temporaires ". Mais ils ajoutent que les traitements devraient être de courte durée et " ne pas dépasser trois mois ".