Sabi Goni Naga Yô à propos de la Campagne cotonnière 2014-2015 : "Le coton ne se cultive pas dans la mer, ni dans les bureaux...qu’on cesse de nous distraire"
Le bruit court depuis quelques semaines que la campagne cotonnière 2014-2015 enregistrerait une perte de plus de 175 mille tonnes et 75 milliards de dette. Le président des producteurs de Coton, Sabi Goni Naga Yô ne partagent pas ces allégations. Dans cet entretien, il affirme qu’elles sont fausses et inexactes. Pour lui, ces déclarations sont intentionnellement faites pour nuire à la République.
Avec insistance, la rumeur court qu’un échec de la campagne cotonnière se dessine. On annonce une perte de 175 mille tonnes en vue. Votre réaction ?
Je crois que ce sont les démarcheurs de la division qui sont encore de retour. Moi, je ne sais pas de quelle perte il s’agit. Le coton, nous l’avions cultivé et nous n’avons même pas encore commencé la commercialisation. Je ne sais alors pas par quel calcul, ils trouvent qu’il y aura 175 mille tonnes de perte en vue. Nous ici, en tant que premiers acteurs et producteurs de coton, nous disons que toutes ces déclarations sont fausses. Ce n’est pas vrai. Même si tu es contre l’hyène, ne lui reproche pas d’avoir pris ton rouleau de fil.
D’aucuns justifient l’échec de cette campagne par la mauvaise qualité des semences qui vous ont été servies. Monsieur le Président, les semences utilisées sont elles de bonne ou mauvaise qualité ?
Nous avions reçu des semences de très bonne qualité. Et le résultat est là. Si ce n’est pas de bonne qualité, nous n’allons pas semer pour que cela pousse. Nous avions de très beaux plants de cotonnier. Nous avions moins d’attaques parasitaires. Pourquoi dire alors le contraire ? Et nous aurions été les premiers, en son temps, à le dénoncer. Je trouve que ces déclarations sont intentionnellement faites pour nuire à la République. Et il nous revient, nous producteurs de coton d’être vigilants. Le coton ne se cultive pas dans la mer, ni dans les bureaux. C’est sur le sol et le constat est là. Descendez sur le terrain. Regardez et venez rendre compte à la Nation.
On parle aussi des intrants agricoles. Eux aussi ont-ils été de bonne qualité ?
Tout le monde sait que dans la culture du coton, ce que nous craignons le plus, c’est l’attaque parasitaire. On sait qu’avec l’hélico verpa, il faut des intrants de bonne qualité pour y lutter contre. Si les intrants n’étaient pas de bonne qualité, nous aurions déjà dénoncé des attaques parasitaires par endroits. Mais, aucune attaque n’est signalée depuis. Les capsules s’ouvrent déjà, le coton est déjà dans les champs et la récolte commence déjà. Les intrants que nous avons reçus cette année sont de très bonne qualité. Celui qui dit le contraire, confondez-le. Descendons sur le terrain et faisons le tour du pays pour voir si c’est vrai ou faux. Les intrants sont de bonne qualité.
Nous sommes à la veille du lancement de la campagne de commercialisation du coton. Les fruits ont-ils tenu la promesse des fleurs ?
L’objectif fixé pour cette campagne est atteint. Les superficies sont emblavées. Les semences sont servies à temps. Les intrants sont de bonne qualité. Le suivi et l’encadrement ont eu lieu. Je crois qu’il y a des itinéraires techniques à suivre et dans tous les champs de coton, ces itinéraires ont été suivis. Si par endroits, les prévisions ne sont pas atteintes, c’est simplement que les itinéraires ne sont pas suivis. Et cela n’altère en rien les prévisions d’environ 400 mille tonnes espérées. Je ne trouve pas où est la perte annoncée de plusieurs milliards ? Par exemple, ils disent qu’ils vont payer le coton à 265 Fcfa. Ils croient nous tromper. Mais niet. Car, dans ce pays, en dehors de Nicéphore Soglo en son temps, qui nous a acheté le coton à 225 Fcfa, qui en est arrivé à 265 F si ce n’est pas Yayi ? Nous ne croyons pas en eux.
Votre mot de la fin ?
Les producteurs de coton du Bénin n’ont pas la mémoire courte pour oublier très facilement ce que le Président de la République, le Chef de l’Etat Boni Yayi a fait pour eux depuis son arrivée au pouvoir. Les résultats sont là. Avec les deux campagnes transitoires, nous sommes parvenus à rendre la production ascendante de 174 mille tonnes à 240 mille tonnes et à 307 mille tonnes pour la campagne précédente. Et il faut préciser que 18 milliards de Fcfa issus des fonds de cette campagne ont permis de financer la diversification agricole à travers des intrants spécifiques pour le riz, le maïs et bien d’autres spéculations agricoles. Dans le même temps, on espère une production de 359 voire 400 mille tonnes pour cette campagne. Donc, qu’on cesse de nous distraire.