24 heures après la déclaration du ministre du Développement, Marcel de Souza sur la probable tenue des élections entre le 15 et le 22 février 2015, le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Emmanuel Tiando a, au cours de l’interview qu’il a accordée aux organes de presse "Le Matinal" et "Océan Fm", été on ne peut plus clair : « C’est en fonction de la Lépi qu’on pourra déterminer cette date »
Le Matinal : Selon des ministres du gouvernement, les élections locales et communales se tiendront entre le 15 et le 22 février 2015. Quelle est votre position à ce sujet ?
Emmanuel Tiando : Pour nous, tant que le corps électoral n’a pas été convoqué, nous ne pouvons pas dire que les élections auront lieu aux dates indiquées. Tout dépendra de la disponibilité de la Lépi. Si ces dates sont avancées, c’est compte tenu d’un certain nombre de projections qui ont été faites par rapport à la disponibilité de la liste le 17 décembre 2014. Jusqu’à ce jour, nous ne pouvons pas vous dire si cette liste sera disponible. Le Cos/Lépi est encore sur le terrain. Par conséquent, les dates qui sont avancées restent des projections. Il vaut mieux être prudent. Tant que le Cos n’a pas fini, la Céna ne peut pas demander au Chef de l’Etat de convoquer le corps électoral. La loi dit qu’une fois que le corps électoral est convoqué, il ne peut plus être facilement reconvoqué. Cela ne signifie pas que nous rejetons les projections qui avaient été faites. Nous sommes face à un impondérable, c’est l’indisponibilité de la liste.
Pourquoi ces ministres font alors des projections ?
Nous suivons l’évolution des travaux du Cos/Lépi. C’est en fonction de cela que nous allons pouvoir déterminer une date. Ce serait bien si cette date est confirmée. Mais il ne faut pas trop vite aller en besogne, pour être démenti après.
Est-ce que ces ministres ne vont pas trop vite en besogne ?
Ne me faites pas dire, ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas au gouvernement. Je m’en tiens à ce que fait la Céna. Notre vœu le plus cher, c’est que ces élections aient lieu. Nous espérons que le Cos tiendra sa promesse, pour que ces élections soient organisées en février.
Quels sont vos rapports avec le Cos ?
Nous étions en réunion avant-hier. Nous sommes en contact, et nous suivons les choses de très près.
Quelle a été la réponse du Parlement à votre lettre par rapport à la désignation de leur représentant dans les bureaux de vote ?
Cela peut prendre du temps. L’objectif de la lettre c’était d’accélérer les travaux préparatoires pour ne pas être bloqué quand le processus électoral sera enclenché. Je n’ai pas encore reçu de réponse. Donc, je ne suis pas inquiet. Nous sommes des gens responsables. Les présidents des institutions vont jouer leur partition. J’ai la conviction que le Cos va honorer ses engagements, pour que la Cena prenne la relève. Nous devons organiser ces élections pour libérer le peuple.
A la rencontre entre le chef de l’Etat et les présidents d’institutions, quel a été le souhait du chef de l’Etat ?
C’est de conjuguer les forces pour que nous puissions aider Cos/Lépi . Il n’ y avait pas un objectif caché. Ce n’est pas pour organiser un complot contre quelqu’un. Ce n’est pas pour dire qu’il n’y aura pas des élections.
Eric Houndété : ‘’Ils ne peuvent pas le dire’’
Ils n’ont pas le droit de dire des choses pareilles. La date des élections, c’est une prérogative du Chef de l’Etat. Il n’y a pas de décret. Ils ont peut-être eu des discussions avec le président. Tout cela donne le sentiment que ce sont eux qui dirigent le Parlement. Il y a eu une discussion entre les institutions. On doit attendre le vote avant de commencer par se prononcer.
