Le gouvernement béninois, en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers dans le secteur de la santé, notamment l’Agence Américaine pour le développement international (USAID), procéderont jeudi prochain au marché international de Dantokpa de Cotonou, au lancement de la campagne de lutte contre les faux médicaments en général et antipaludéens en particulier, annonce un communiqué publié samedi à Cotonou.
"Le lancement de cette campagne de lutte contre les faux médicaments au Bénin , qui connaîtra la présence des autorités gouvernementales du Bénin et celles de la mission diplomatique américaine au Bénin, intervient pour éveiller la conscience des populations béninoises sur les risques sanitaires liés à la consommation des faux médicaments et sur l’importance du rôle qu’ elles peuvent jouer dans la dénonciation des réseaux de distribution de ces médicaments", indique le communiqué.
Selon la direction des Pharmacies, du Médicament et des Explorations Diagnostiques (Dpmed) du ministère béninois de la santé, le trafic des faux médicaments, indéniable phénomène de société, constitue un défi majeur qu’il convient de relever à tout prix.
"Produits de contrefaçon, ils sont de véritables poisons parce que, provenant de circuits illicites, leur fabrication, importation, distribution et stockage ne respectent aucune des normes et bonnes pratiques en la matière", révèle la même source, qui souligne la grave menace que constitue ces produits sur la santé des populations.
"Ces médicaments sont intrinsèquement défectueux et constituent une grave menace pour la sécurité des patients en particulier et des populations de nos villes et campagnes en général. Ils sont à l’origine de pathologies graves que sont les insuffisances rénales, et la toxicomanie ; ils sont aussi la cause des résistances médicamenteuses, et la source première de l’automédication aux conséquences sanitaires et sociales néfastes", fait observer la même source.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 200.000 décès pourraient être évités à travers le monde si les faux médicaments n’étaient pas frauduleusement mis sur le marché pharmaceutique.
"Ce trafic sordide et criminel touche surtout les pays en développement, dont le Bénin, et fait réaliser aux faussaires, un chiffre d’affaires annuel d’environ 32 milliards de dollars américains, soit près de 16.000 milliards de francs CFA, au détriment de la croissance économique, du bien-être social et de la réduction de la pauvreté dans les pays en développement", révèle l’organisation onusienne de santé.