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Adjinakou N° 2244 du 14/6/2013

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Mali : Bamako et les rebelles touaregs peinent à conclure l’accord de Ouagadougou
Publié le lundi 17 juin 2013   |  Adjinakou




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Depuis le 8 juin, le gouvernement malien discute à Ouagadougou avec les rebelles touaregs qui contrôlent la ville de Kidal. Objectif : parvenir à un accord pour permettre la tenue de la présidentielle prévue le 28 juillet sur l'ensemble du territoire malien. Mais, les deux parties peinent toujours à trouver un compromis.

"C'est pire qu'un accouchement", soupire un négociateur. Dans un climat de profonde méfiance, un accord peine à émerger des discussions de Ouagadougou entre le pouvoir malien et les rebelles touaregs contrôlant Kidal, dans le nord du Mali.

Lancées le 8 juin, les négociations devaient être bouclées en trois jours en vue de permettre la tenue dans la ville de Kidal de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali, élection cruciale selon la communauté internationale. Mais, elles ont traîné en longueur entre le centre de conférences de Ouaga 2000, quartier huppé de la capitale burkinabè, et un grand hôtel à 300 mètres de là, où les débats font rage du matin jusque tard dans la nuit.

Le chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé, est patient. Éternelles lunettes et voix posée, celui qui a déjà joué plusieurs fois les "facilitateurs" pour le compte de son président Blaise Compaoré (déjà médiateur durant la longue crise ivoirienne, notamment) enchaîne conciliabules, réunions et points de situation devant des journalistes sans se départir de son style pondéré.

"Il a le sens de l'écoute", dit à l'AFP l'un des diplomates (ONU, Union africaine, Union européenne, France, entre autres) qui l'appuient dans ses efforts. De l'écoute, il en faut pour rapprocher les positions des émissaires de Bamako et de la délégation conjointe touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA).

Nous sommes pour la paix, mais une paix qui défende les intérêts du Mali.

Chef de la délégation de Bamako, Tiébilé Dramé, conseiller spécial du président malien Dioncounda Traoré, a montré qu'il pouvait être rugueux : le régime malien a obligé en début de semaine à renégocier un premier projet d'accord qui avait été accepté par les rebelles. "Nous sommes pour la paix, mais une paix qui défende les intérêts du Mali", lance l'ancien ministre.

Cependant, parmi les négociateurs internationaux, beaucoup s'interrogent sur son "agenda". Car l'émissaire du pouvoir malien de transition est aussi candidat à la prochaine présidentielle.

· Une femme candidate pour la présidentielle du 28 juillet 2013

A Bamako au Mali, Aissata Haidara Cissé, dite " Chato ", vient d'être investie candidate à la présidentielle devant quelques milliers de sympathisants. Le premier tour du scrutin est fixé au 28 juillet 2013. Députée de Bourem, au nord du Mali, " Chato " est la première femme déclarée et investie afin de briguer la mandature suprême.

Grande mobilisation des jeunes et des femmes, salle pleine à craquer, invités venus de l'extérieur du pays : l'organisation de la cérémonie d'investiture de Mme Aissata Haidara Cissé a été plutôt une réussite. " Je suis candidate parce que je crois fermement que je peux diriger le Mali, explique-t-elle. Il faut reconstruire le Mali, mon slogan c'est : "le combat des femmes et des jeunes pour le Mali fort" ". Syndicaliste, députée, femme d'affaires, Aissata Haidara a, ces derniers mois, parcouru le globe pour plaider le sort des femmes du Mali qui ont souffert sous le joug des islamistes.

" Je ne suis pas là pour faire de la figuration "

La place des femmes maliennes et la situation dans le nord du pays sont au cœur du programme de " Chato " : " En terme de développement, c'est tout le Mali qui est concerné, mais le Nord étant défavorisé par le climat, il faut absolument mettre plus de moyens à la disposition du Nord que du Sud. Je crois que maintenant on doit trouver une solution définitive et je sais que je peux trouver cette solution ".

Déterminée, la première femme candidate déclarée à la prochaine présidentielle malienne prévient : " Vous allez voir, je ne suis pas là pour faire de la figuration ".

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