Après avoir combattu avec succès la pègre au commissariat de Police de Pahou, l’Inspecteur de première classe, Carolus Bossa ne fait pas l’unanimité au niveau de sa hiérarchie. Il a été purement et simplement isolé à la faveur des dernières mutations à la Police nationale. Son cas fait polémique.
Il connaît la pègre, la pègre le connaît. C’est pour évoquer ce que reste et demeure l’inspecteur de première classe de la Police nationale, Carolus Bossa. L’un des flics de sa génération, les plus redoutés par les malfrats, il a souvent conquis les cœurs de beaucoup d’observateurs . Appuyé par son adjoint, et une équipe déterminée et engagée, sa mission plus que réussie à la tête du Commissariat de l’arrondissement de Pahou, commune de Ouidah, a suscité des intérêts un peu partout dans le pays. Ses résultats, ses opérations ont été salués par de nombreuses voix, aussi bien à la Police nationale qu’au sein des populations. Ces derniers temps, la presse nationale a régulièrement relayé les coups de filet du commissariat de Pahou avec en toile de fond, plusieurs braqueurs arrêtés et des réseaux mafieux démantelés. Tous sont d’accord que le travail abattu par les deux premiers responsables du commissariat de Pahou qui, il faut le rappeler, sont des anciens membres de l’Unité de recherche, assistance, intervention-dissuasion (Raid), a fait baisser d’un cran le taux de criminalité dans la zone. Avec autant de points marqués, on s’attendait à ce que l’Inspecteur Carolus Bossa continue sa mission à Pahou ou qu’il soit muté dans des zones à fort taux d’insécurité, comme Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Sèmè Kraké et bien d’autres. Les dernières affectations à la Police nationale ont plutôt révélé l’isolement du flic des zones criminogènes. Carolus Bossa est appelé à faire valoir ses compétences dans la zone septentrionale à la frontière bénino-nigériane de Madjécali, et cela fait l’objet de polémique dans de nombreux milieux. S’il est vrai que le fonctionnaire doit servir partout où besoin sera, il faut tenir compte de certaines réalités et des problèmes de l’heure. Le policier doit être prêt pour servir la Nation quel que soit le lieu où il est appelé à exercer. Ce principe cardinal doit s’appliquer avec intelligence en ce moment où tout le monde décrie les contreperformances de la Police, une institution fragilisée par de nombreuses pertes en vies humaines et en moyens au cours de ses missions de sécurisation. Pendant que la pègre défiait les hommes du Directeur général de la Police Louis-Philippe Houndégnon à Cotonou et à Porto-Novo, c’était l’inverse à Pahou. Mais il reste que celui à qui on attribue ces prouesses est reconnu comme un travailleur indécrottable. C’est ce qui lui a valu sans doute son isolement.
En délicatesse avec sa hiérarchie
De Pahou à Madjécali, on aurait pensé qu’il a été victime d’une mafia policière qui ne voyait pas d’un bon œil les actions qu’il menait. L’inspecteur de première classe Carolus Bossa a récolté beaucoup de palmes d’or pour son travail, et du coup, il est apparu comme étant celui qui faisait ombrage à certains hauts gradés du corps et qui sont investis de la même mission de sécurisation, mais passifs et sans aucune mention au tableau d’honneur de la Police. Mais attention ! L’ancien commandant adjoint Raid et désormais ex-patron du Commissariat de Pahou, est plutôt dans le collimateur de sa hiérarchie et des autorités judiciaires à cause d’un trait de caractère qu’on lui connaît bien non seulement au sein de l’institution policière, mais aussi au niveau de l’appareil judiciaire. Si professionnellement on ne lui reproche rien, il en est autrement sur le plan de la morale. Le flic ne s’embarrasse pas de scrupule pour traiter avec quelques réseaux peu recommandables, à tel point qu’il est souvent mis en cause par ces derniers et devant sa hiérarchie, notamment au niveau de la justice. Cela devenait sans doute insupportable pour ses patrons qui se rendent compte que celui qui a bâti sa réputation en combattant la pègres, est parfois en délicatesse avec la déontologie et la morale. Ce trait de caractère se reflète en filigrane dans la gestion de certains dossiers. Ces travers de Carolus Bossa lui ont souvent coûté cher dans sa carrière où il n’a pas connu une ascension fulgurante malgré tout ce qu’il fait pour réduire le taux de criminalité. Ce jeune flic n’hésite pas à plonger dans des ténèbres et ne recule devant rien pour traquer les malfrats. Cette réputation qu’on garde de lui a même survécu à ses moments délicats dans l’exercice de sa profession. Beaucoup aiment le flic, mais beaucoup, pas l’homme. Au-delà de tout, c’est un agent de sécurité que l’on souhaite avoir avec soi. Mais, les autorités judiciaires du Tribunal de Ouidah ne sont pas de cet avis.