Il ne manquait presque rien, vendredi dernier à l’amphithéâtre Houdégbé de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), pour rendre un hommage mérité au Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè. Sur initiative de l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc) et avec le soutien des Ptf, présidents d’institutions, enseignants, chercheurs et étudiants ont pris part à la remise officielle des Mélanges en hommage au Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè. Mais avant, c’est Joël Aïvo, président de l’Abdc qui a rappelé l’origine du projet d’honorer le baobab de Droit constitutionnel qu’est le Prof Maurice Ahanhanzo-Glèlè.
Et pour ce projet pour lequel les Professeurs Théodore Holo du Bénin et Koffi Ahadji du Togo sont les architectes et les membres de l’Abdc les bâtisseurs, le Professeur Joël Aïvo dira que ce qui plaide pour l’idée des Mélanges au professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè, c’est la solidité dans la durée de la Constitution du 11 décembre 1990 du Bénin même si aujourd’hui, les institutions qui en sont issues sont devenues des mécaniques sans âme. Aussi, a-t-il noté, cette distinction tient au professeur Ahanhanzo-Glèlè lui-même. « C’est une exigence pédagogique qui relève de l’honnêteté intellectuelle. Son ombre plane sur la Constitution du 11 décembre 1990. D’ailleurs, pour lui rendre un hommage à la hauteur de sa réputation, un colloque international sur le thème ‘‘La Constitution béninoise du 11 décembre 1990 : un modèle pour l’Afrique ?’’ a fait affluer à Cotonou plus de 100 juristes du monde. Ils sont venus rendre à César, ce qui est à César », a-t-il servi.
Témoignages sur témoignages
Et pour la deuxième fois en une semaine, Maurice Ahanhanzo-Glèlè a été encore à l’honneur vendredi dernier à l’Uac. Des témoignages de Noël Gbaguidi, directeur de l’école doctorale de droit et de sciences politiques de l’Uac, à ceux de Brice Sinsin, recteur de l’Uac en passant par ceux du professeur Honorat Aguessy, tous les participants ont reconnu que le Professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè du Bénin est un monument pour l’Afrique. « Il est le meilleur d’entre nous », a d’ailleurs confessé le professeur Théodore Holo avant de louer sa générosité et sa sagesse. Pour Honorat Aguessy, la personnalité est au delà du gagne-pain de l’homme qui est le droit constitutionnel. « Merci de nous avoir montré le chemin de la rigueur et de l’excellence », a de son côté souligné le Professeur Koffi Ahadji tandis que le Professeur Sikirath Aguémon a félicité Béatrice, l’épouse du Professeur Ahanhanzo-Glèlè : « Derrière un grand homme, se cache une grande femme ».
« Ne bradons pas notre Constitution ! »
Et comme il fallait s’y attendre, Maurice Ahanhanzo-Glèlè n’a pas manqué l’occasion de la remise officielle des Mélanges pour lui rendre hommage pour prodiguer des conseils et faire des mises en garde. « La Constitution du 11 décembre est la Constitution des enfants du Bénin. C’est une œuvre panafricaine qui ne fait pas du mimétisme. Ne perdons pas ce qui fait notre fierté et notre identité. Restons ce que nous sommes. C’est l’œuvre de tous et continuons à la vivre. Ne bradons pas notre Constitution », a-t-il signifié. Mieux, il a souhaité que la Constitution soit enseignée dans les écoles au primaire au secondaire et au supérieur.
Parlant des institutions de contre-pouvoir, Maurice Ahanhanzo-Glèlè n’a pas eu la langue de bois pour dénoncer le rapprochement entre elles et l’Exécutif. « Ce qui me pose problème, c’est la proximité de plus en plus grande des institutions de contre-pouvoirs avec le pouvoir exécutif. Nous devons être de plus en plus vigilants. Il faut conserver à la Constitution son esprit bâtisseur. N’acceptons pas qu’on l’instrumentalise », a-t-il terminé.