Le Syndicat national de la Police (Synapolice) est sorti de son silence pour protester contre la convocation adressée par le juge du 1er cabinet du Tpi/Cotonou au Directeur général de la Police et ses collaborateurs. C’était samedi 15 juin au cours d’une Assemblée générale tenue à L’Ecole nationale de la Police.
« C’est une convocation sous injonction de l’Unamab et du juge Angelo Houssou et je me demande s’il faille y répondre », a déclaré le Secrétaire général du Syndicat national de la Police (Synapolice) Waidi Akodjènou ce samedi 15 juin. « C’est une injure à l’institution qu’est la Police nationale. L’Unamab a tenu son Assemblée générale et a dans son communiqué, fait injonction au Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou (Tpi) d’interpeller les agents de la Police. L’Unamab a-t-elle compétence pour donner injonction au Parquet ? En tout cas, il faut vous préparer car l’heure est grave. Ils veulent décerner un mandat d’arrêt ou d’amener.
Obligation de sécuriser même contre la volonté de la personne gardée
Pour Waidi Akodjènou, c’est une obligation républicaine pour la Police nationale d’assurer la sécurité du Juge Angelo Houssou et de toute autre personnalité placée sous sa protection. « Le vendredi 17 mai 2013, on a reçu des instructions informant de ce que la sécurité du Juge Angelo Houssou serait menacée. Comment expliquer qu’un magistrat gardé a disparu ? Qui peut croire à cette information ? », S’interroge t-il. « Fort heureusement, il a été retrouvé après 22 heures. Si le trafic n’est pas perturbé, il sera à Lagos à minuit. Si quelque chose lui arrivait sur le tronçon qui va en répondre ? Il fallait l’empêcher de prendre le risque », a-t-il fait savoir. A l’appui de l’article 5 de la loi 93-010 portant statut des personnels de la Police nationale, il affirme qu’ils ont l’obligation de protéger l’autorité gardée même parfois contre sa volonté. Mieux, renchérit-il que la fouille n’a rien d’illégale et qu’elle se pratique partout même dans les vieilles démocraties. Le Sg du Synapolice affirme avoir toujours de la peine à cerner la consistance des incriminations. Toutefois, il affirme la disponibilité de la Police à déférer à la demande de la justice si la faute est établie. « Si nous avons commis une faute, nous sommes prêts à en répondre. Pourvu que ce soit une justice indépendante », a-t-il déclaré.
L’Etat doit nous protéger
« Les forces de l’ordre tombent en voulant assurer la sécurité des personnes et des biens. Certains nous ont quittés cette année pour la cause. Si nous allons faire tout cela pour qu’on nous présente devant la justice,….. », a affirmé l’officier. Pour lui, l’Etat a l’obligation de protéger la Police contre toute forme de menaces. Ceci lui permettra ajoute-il, d’oser davantage pour mieux assurer sa sécurité. « Si le fougueux jeune se retrouve en situation de riposte et qu’il doit penser à une quelconque sanction venant de je ne sais où, comment peut-il exercer pleinement sa mission républicaine. Il faut que l’Etat nous protège », a t-il fait savoir.