Le maire de la Commune de Sèmè-Podji, Mathias Gbédan a été écouté au tribunal de première de Porto-Novo dans une affaire qui oppose à un particulier, ce lundi 17 octobre 2014. Voici la vérité des faits.
Comme une traînée de poudre, la comparution du maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan, devant le juge au tribunal de première instance de Porto-Novo s’est répandue dans tout le pays, ce début de semaine. Les commentaires allaient bon train sur la toile et dans la presse nationale. De quoi, il était question ?
Des investigations ont été menées sur le terrain hier mardi 18 novembre 2014 pour connaître les tenants et aboutissants de cette affaire. Tout d’abord, il n’était pas question d’une affaire domaniale, ni de la gestion des fonds Fadec, comme il a été abondamment distillé dans l’opinion publique nationale. Il s’agit d’une affaire qui oppose le maire à un particulier à Ekpè-gare dans l’arrondissement d’Ekpè et non d’une affaire domaniale au village de Tchonvi.
En réalité, il s’agit d’un différend qui oppose le maire de Sèmè-Podji à un homme d’affaires qui construit des bâtiments sur son domaine doté de titre foncier. Dans la mise en valeur de son domaine, l’individu aurait débordé sur la voie publique, bloquant de facto, la circulation des biens et des personnes. « Je l’ai interpellé. L’homme en question est venu me voir à la mairie pour négocier. Il a été sommé de revoir sa copie et de libérer la voie publique. Ce qu’il n’a pas respecté… », a déclaré, le maire Mathias Gbèdan, joint au téléphone. « Alors, j’ai décidé de faire casser la construction en présence des forces de sécurité.
A mon grand étonnement, il a repris les travaux sur le domaine quelques jours plus tard parce qu’il a l’argent. La semaine dernière, avec les gendarmes, on a cassé une deuxième fois les bâtiments sur ledit domaine. Mais, cette fois-ci, il y a eu quelques échauffourées entre les forces de l’ordre et l’épouse du propriétaire terrien. Elle a été même arrêtée. C’est moi-même qui leur ai demandé de larelâcher…. », a poursuivi le maire de Sèmè-Podji. « J’ai été alors assigné par l’homme en question pour destruction de ses constructions. Il m’accuse d’abus d’autorité. Contrairement à ce qui a été dit, je n’ai pas volé. Je ne me suis mêlé à aucune affaire domaniale. J’ai fait mon devoir contre l’incivisme et outrage à l’autorité. Je ne suis pas inquiété. Je suis toujours dans la joie. L’affaire est pendante devant le tribunal. La vérité sera connue d’ici à là… », a fait savoir Mathias Gbèdan.
Des démarches ont été également menées du côté de la partie plaignante pour avoir sa version des faits. Dans un premier temps, il n’a pas été facile de rentrer en contact avec elle. L’homme dont la construction a été démolie et ses proches ne voulaient pas parler parce que le dossier est pendant devant la justice. « D’abord, notre parcelle a un titre foncier. Nous pouvons y construire tout ce que nous voulons.
C’est ce que nous avons fait de plein droit. On dit que nous avons construit sur la voie. C’est nous-mêmes qui avions laissé une partie de notre parcelle pour servir de voie, afin de permettre la circulation des voisins. Le moment est venu pour nous d’occuper tout notre domaine… », a déclaré une proche dudit propriétaire. « On ne peut pas parler de voie publique à Ekpè, car le lotissement n’est pas encore fait. Alors, la mairie n’a aucun droit de venir casser notre construction sous prétexte qu’elle est sur la voie. Nous avons porté plainte contre le maire pour abus d’autorité. C’est la justice qui va trancher le dossier… », a-t-déclaré la dame. Pour l’heure, l’affaire est en instruction au tribunal de première de Porto-Novo.