Avant la colonisation, nous avions –n’en déplaise- nos us et coutumes. Nous avions nos traditions. Aussi, l’évolution d’un peuple et son épanouissement se trouvent dans le respect de sa culture ou de ses cultures. Il faut donc avoir une idée claire de l’Histoire de son pays –ce qui n’est pas le cas chez bien des gens dans notre Bénin-, avant de penser servir celle qui se déroule sur nos yeux. Il est alors temps et ceci est un impératif, que chaque béninoise et béninois se ré-inspecte pour le Bénin qui au dessus de nous tous, rien que pour Bénin.
Le Bénin que nous avons en commun et où l’intelligence créatrice est bafouée et piétinée par les sans espoir et les gagnes petits de la débrouille propulsée pour humer l’air du temps.
Très conscient de n’avoir pas formé des citoyens pour nos pays respectifs, sachant que l’Afrique à l’aube de nos ‘’indépendances’’ n’avait ni structures, ni cadres préparés à bâtir et à tenir un Etat, le Général de GAULLE nous lança à la figure depuis Conakry (la Guinée) en 1958 : « Si vous voulez l’indépendance, prenez-là avec ses conséquences » oui, ses conséquences ! Néanmoins, le Docteur Emile Derlin ZINSOU a écrit ceci : « il n’était pas possible que les africains aient participé aux deux dernières guerres sans que chez eux, ne s’allume la flamme d’une certaine responsabilité quant à leur propre avenir ». Une certaine responsabilité quant à leur propre avenir –s’il vous plait !
La politique est avant tout un chemin qui, j’en conviens, n’est pas, à bien des égards, une ligne droite. Il reste cependant que pour elle, le patriotisme a existé pendant la colonisation. Le patriotisme a existé en 1946, et surtout au temps du PRPB, même si cette période est toujours regardée avec des préjugés. Il a beaucoup de l’histoire de notre Conférence Nationale dont on n’a pas encore parlé. Dès lors, comment ne pas promener un regard amusant et amusé sur les chantres ‘’des résolutions de la Conférence Nationale, des acquis de ceci ou de cela’’ mais qui ignorent que la réalité de notre conférence s’est jouée ailleurs.
Au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2006, à tord ou à raison, le mot changement était la mode.
Mais, avait-il la volonté réelle de créer ce changement ? Il y avait des antécédents et tout le monde était en contradiction. Chacun devait sauver sa tête. Le groupe WOLLOGUEDE qu’Adrien HOUNGBEDJI connait bien, après hésitation, a fini par ne pas vouloir que le Président du PRD –qui connait aussi bien ceux qui composaient ce groupe- soit le Président de la République. D’où une aubaine pour YAYI BONI à travers lequel chacun voulait tirer son épingle du jeu. Et bien conscient de l’enjeu, YAYI, dans cette histoire du chasseur et du gibier, a joué la divine comédie d’où est sorti un accord de gouvernement. Ainsi, le groupe WOLLOGUEDE -de 2006 à 2007- avait des postes ministériels dans le régime baptisé un peu vite de changement. Les apparences l’ont emporté sur le sens. Mais la méprise était là, bien là.
2007, après l’élection législative, YAYI BONI qui est de nature de ceux qui n’aiment qu’on les cerne, s’est dit : « Je suis dans l’eau, ils m’ont appris à nager et je dois nager. Le pouvoir, c’est moi. » Dès lors, ce qui le liait au groupe WOLLOGUEDE ne compte plus à ses yeux. L’homme qui adore la foule, et pour lequel la politique est de la magie, qui prend la politique pour de l’incantation, a enlevé le masque pour être ce qu’il est dans la réalité : le solitaire qui me cherche qu’à dompter son prochain.
Et dans l’unique but d’avoir une assise politique à lui pour survivre dans cet univers où l’on compte certains marbrés, YAYI BONI, en tueur froid sous son air angélique, a commencé par torpiller et de quelle manière ! Les premières responsables des partis existants. Savait-il que l’Union fait la Nation allait être créé pour se ‘’réconcilier’’ avec Adrien HOUNGBEDJI ? A l’annonce, pris de panique, il fallait attaquer d’une manière féroce les SOGLO pour empêcher la RB de se joindre à ce nouveau rassemblement.
YAYI BONI n’est pas un homme de perspective et il le sait en son âme et conscience. L’homme qui se cache derrière le personnage, bien que très généreux pour soumettre les gens sans relief à sa volonté, est profondément un au-delà de machiavel, un dissimulateur, un vindicatif que la réussite de l’autre contrarie alors que les astres l’ont fait naître sous de bonnes étoiles. Qu’il regarde son parcours social. Connaissant la veulerie de l’humain, YAYI BONI n’a jamais voulu avoir des collaborateurs dans le sens responsabilité du terme.
Et notre Président qui ne doute de rien a besoin pour sa seule et unique cause, les porteurs d’eau et de serpillère qui trouvent leur joli compte au près de lui. L’important qu’est le Bénin est hors de sa pensée bien qu’il affiche une forte impression qu’il aime notre Patrie. Ne compte pour lui que la méthode clouée qu’il affectionne. Pour le Bénin, YAYI ne croit pas à ce qu’il dit et s’il s’y consent, c’est par rapport à ses intérêts personnels.
2011 et son K.O. étaient un plan bien concocté qui a trouvé pour sa réussite les spécialistes des jeux incendiaire. YAYI BONI veut tuer le Bénin qui l’a vu naître et partir.
L’homme qui se veut homme ne doit, sous aucun prétexte, accepter d’être une marionnette mise en scène par une structure parce qu’il veut lui-même apparaître. Le choix voulu et imposer de Mathurin NAGO comme Président de l’Assemblée Nationale répondait à quelle logique ?
Celui également –avec un peu de méfiance- de Madame Hélène AHOLOU KEKE comme présidente de la Commission des Lois quant on sait le rôle prépondérant de cette commission dans l’Administration politico-judiciaire d’une Assemblée Nationale, répondait aussi à quelle logique ? Il les connaissait où ? Il avait fait quel chemin avec eux ? Quelle maîtrise de leur psychologie respective il avait ?
L’imposture envers le Bénin était là. Voilà qu’à présent ces deux personnages à travers leur M.S.P., dans un jeu de liquidation de la vérité, ont tenté de faire oublier devant nos populations qu’ils ont été de toutes les magouilles, de toutes les tricheries, de tous les tripatouillages, de toutes les fumisteries, de toutes les bêtises et j’en passe par charité, avec la conception que YAYI BONI a de la politique et du pouvoir. YAYI qui n’a jamais incarné la fonction présidentielle mais, s’est contenté de l’occuper. C’est surtout ces deux cités –même s’ils ont fini par avoir une réaction d’honneur envers le moment choisi pour la révision de la Constitution et l’absurdité qu’est aussi la suppression de la grève des magistrats-.
Ces deux dis-je, sont au nombre des députés qui, pour enjoliver leur vie matérielle, sans avoir le cran de l’avouer, ont oublié que le peuple leur a donné mandat pour le mettre à l’abri des dérives.
Il est vrai que YAYI aime le mensonge, le mensonge qui détruit l’autre. Il reste aussi que le vrai coupable de la situation malsaine et dégradante de notre pays n’est pas uniquement le seul YAYI même si c’est lui le seul l’Elu du peuple, garant de l’intérêt général et par conséquence, doit rendre compte. Dommage que les éminences aux destins insolides qui ont marché avec YAYI, qui ont été de toutes les connivences avec leur reflexe de chapelle pour sauvegarder leurs intérêts propres qui n’ont rien avoir avec ceux du peuple dont ils sont issus et auquel ils ont tourné le dos, ont mis plus de huit ans avant de se rendre compte que le ‘’Papa Bonheur’’ veut faire disparaître la République.
Plus de huit ans, pour se rendre compte que la question du vivre ensemble du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre, la question de construire la Communauté politique, la question de la politique par laquelle les populations et les travailleurs du Bénin auront un pouvoir d’achat pour la prospérité de notre pays, la question du vrai développement, la question de l’Etat, la question de la nation, ne sont pour notre actuel Président que du domaine des contradictions secondaires. Habité par l’émerveillement des ors de pouvoir, seul compte pour YAYI BONI la contradiction principale qu’il est face à son pouvoir.
‘’L’ennemi de mon ennemi est mon ami’’. Et maintenant que la problématique pour notre pays est de le sortir de l’état si délabré pour l’alternance en 2016, rien ne sera laissé au hasard. Du passé donc, faisons tout en ayant la tête sur les épaules et les yeux grands ouverts, table rase pour aller vers le but commun qui est une nouvelle administration politique pour le Bénin.
Quittons donc l’imaginaire et la fonction pour reconstruire une nouvelle communauté politique dont le Bénin a grand besoin pour être enfin un pays.
Quittons l’imaginaire et fiction pour repenser la représentation totale de notre Assemblée Nationale où les textes du moment font de nos députés des fonctionnaires et non des élus des populations de leur circonscription respective encore moins du peuple. Quittons l’imaginaire et la fiction pour revoir l’espace véritable dans lequel le mot décentralisation, développement à la base cessera d’être un fantasme folklorique pour avoir un contenu. Le pouvoir royal est un tampon. Voilà que nos valeurs traditionnelles n’inspirent plus le respect dans l’imaginaire des gens. Quittons la fiction. Le temps des authentiques reformes est venu et pour cela, notre pays a grand besoin des Hommes dans la mesure où, il ne suffit pas de porter un pantalon pour être un Homme.
Il est temps, car l’avènement de BONI YAYI est une punition qui nous a été envoyée du ciel. Et si nous ne tirons pas leçon, rien ne changera et nous nous enfoncerons davantage dans la crise. Pensons donc à cette idée de Georges ORWELL que je cite : « Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent jamais ».
Face donc à la perpétuelle d’évaluation de Tout dans notre pays, le Bénin attend quelque chose de plus beau, quelque chose de plus haut.
J’ai dit !!!