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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Corruption au Bénin: Quand la lutte contre le mal se mène dans les médias ! - (Des autorités compétentes abonnées au silence)
Publié le mercredi 19 novembre 2014   |  Le Confrère de la Matinée


Le
© Autre presse par DR
Le président de l`Observatoire de lutte contre la corruption (OLC), Jean-Baptiste Elias


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Le dimanche dernier, les Béninois ont eu droit à une nouvelle vague de dénonciation d’actes de corruption. Jean-Baptiste ELIAS de l’OLC, sur le plateau de Golfe TV, a mis en cause des personnalités non des moindres dans des dossiers d’infractions économiques. A priori, après des faits aussi graves révélés, on s’attendrait à une réaction énergique de la part de l’autorité publique compétente ou des mis en cause. Mais malheureusement, ce n’est point encore le cas. Le silence, et peut-être dans les jours à venir, des réactions verbales des personnes mises en cause sans qu’à la fin, rien de concret ne se dessine pour éclairer. Un peu comme d’habitude…

Bien drôle ! Mais c’est ainsi que se présente l’état des lieux. Au Bénin, pour lutter contre la corruption, la méthode des attaques et des contre-attaques médiatisées devient peu à peu la règle-si ce n’est déjà le cas. Par l’entremise d’une sortie médiatique, un dénonciateur vient étaler sur la ‘’place publique’’, des faits d’infractions économiques, avec les noms de leurs auteurs. Les médias et quelques citoyens se partagent l’information, la commentent, l’analysent, interpellent etc. Tôt ou tard, les mis en cause sortent pour répondre, ne serait-ce pour tenter de montrer patte blanche. Difficilement, ou jamais, la justice n’est saisie pour parvenir à un dénouement.

Chose curieuse, les mis en cause, pour recouvrer leur dignité mise en doute, semblent préférer tout comme les personnes qui les accusent, emprunter la voie des médias. Ainsi, successivement, on peut assister à des débats dits contradictoires, interminables, où au finish, avec le temps, le silence se charge de tout ranger. Monsieur Jean-Baptiste ELIAS est connu au Bénin pour ses nombreuses dénonciations de faits et d’actes de corruption dans l’administration publique et dans les sociétés d’Etat. Mais une question vient à l’esprit après un aussi long et brillant parcours dans la dénonciation des infractions économiques : ces dénonciations ont-elles vraiment permis d’enclencher une réelle lutte contre la corruption dans le pays ? Si c’est oui, c’est que l’impression est toute autre. Mais assurément, l’on sait au moins que nombre de personnes mises en cause dans des dossiers d’infractions économiques n’ont jamais été inquiétées.

Des autorités compétentes abonnées au silence
On sait au moins que le Code de Procédure Pénale en vigueur au Bénin, permet au procureur de la République, en toute matière, de « s’autosaisir et mettre en mouvement l’action publique » (Article 38). C’est supposé donc qu’après une dénonciation publique de cette envergure, que ce dernier devrait en avoir connaissance. Le contraire serait en tout cas, difficile à croire. Le ministre de la justice, peut aussi « dénoncer au procureur général, les infractions à la loi pénale dont il a connaissance » (Article 34). Celui-ci, après les dénonciations de Jean-Baptiste ELIAS, a-t-il déjà fait quelque chose dans ce sens ? Les infractions en question touchent les biens publics. A ce titre, seule la puissance publique a intérêt à agir. Mais qu’a-t-on observé jusque-là ?...

Le peuple en spectateurs floués
Le scénario se répète à chaque fois. Ça commence pratiquement de la même manière et ça fini aussi presque dans les mêmes conditions. Le nouveau cas qui se présente et dont est porteur Jean-Baptiste ELIAS connaitra-t-il un sort différent ? Déjà le silence noté jusqu’à présent est de nature à interroger.
Dans cette situation où le débat au lieu de se mener devant les juridictions est mené dans les médias, c’est la lutte contre la corruption qui piétine. Puisqu’à la fin, la lumière n’est presque jamais faite et tout sombre dans le silence. Pourtant en face, un gouvernement, qui, à chacune de ses sorties, clame sa volonté de mettre fin à la corruption. De la sorte, on tourne en rond, au lieu de diagnostiquer le mal et de poser les actions nécessitées. Le peuple s’attend presque toujours à une réaction face à des cas précis. Mais malheureusement, les actions sont délaissées au profit du verbiage public. Et ce que l’on semble oublier, c’est que le peuple n’est pas juge. Les juges sont dans les juridictions.

B.D.

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