L’Union national des magistrats du Bénin (Unamab) sort une fois encore de sa réserve. Elle annonce une autre paralysie à compter du 2 décembre. La raison de cette menace s’explique, selon le Président de l’Unamab Michel Adjaka par l’expiration du moratoire accordé au Gouvernement. En effet, les magistrats ont accordé au Gouvernement un moratoire de 3 mois qui est arrivé à expiration hier mardi 18 novembre 2014.
En concertation avec le Syndicat national des travailleurs de la justice et assimilé (Syntrajab), le bureau exécutif de l’Unamab, après examen minutieux de la situation dans l’après midi d’hier, a décidé de déposer, à compter de la semaine prochaine, une motion conjointe de grève qui entrera en vigueur le 02 décembre 2014 à minuit. Selon l’Unamab, le Gouvernement ne s’est pas du tout montré disponible pendant les trois mois de trêve. Elle le rend responsable des déconvenues qui pourraient en découler.
HA
Déclaration de presse du Syntrajab
Le Bureau directeur national du Syntrajab et le Bureau exécutif national de l’Unamab ont conjointement suspendu, le 18 août 2014, la motion de grève qui avait cours dans les juridictions depuis le 20 mai 2014. Le Syntrajab a souscrit à cette suspension sur la base de certains engagements pris par le Garde des sceaux. Des efforts ont été certes faits mais il faut constater que la satisfaction des principales revendications est en souffrance. C’est le cas des conclusions des travaux de Bohicon qui devraient être transformées en arrêtés pour les uns et en décret pour les autres. Il en est de même pour le dossier relatif à l’organisation de concours professionnel au profit des greffiers. Là, la Direction de recrutement des agents de l’Etat (Drae) a pris en otage le comité ad hoc mis en place à cet effet au motif fallacieux que ses cadres ne sont pas disponibles.
Aussi, faut-il noter que la parution des actes devant sanctionner les dossiers de gestion de carrière étudiés en commission interministérielle depuis mai 2014, soit plus de six (06) mois, est devenu un mirage et les cadres de la Direction de la réglementation et du suivi de carrières et du contrôle financier s’accusent pour justifier cette hérésie.
On peut également citer le paiement de la prime de risque aux agents de la santé des milieux carcéraux conformément à l’arrêté n°0489/Msp/Mfptra/Mef/Dc/ Sgm/Sa du 07 février 2011, le mandatement du salaire des agents occasionnels reversés qui sont sans traitement depuis des années, la finalisation des dossiers de reversement du résidu des 07 agents omis, sans oublier la question de l’élargissement du carburant à tout le personnel des juridictions qui devrait être définitivement réglée à l’entame de 2015 mais qui visiblement va encore perdurer. En plus de toutes ces préoccupations, il est impérieux d’y ajouter la question de la sécurité des personnes et des biens des juridictions qui ne semble pas préoccuper le Gouvernement alors même que la sécurité doit être généralisée et sans exclusive. Pour preuve, lors de l’historique cambriolage du tribunal d’Abomey-Calavi les délinquants n’ont fait aucune distinction ; ce qui a fait que plusieurs bureaux du personnel non magistrat, notamment celui du Greffier en Chef, ont été visités et saccagés. Il faut également dénoncer la gestion cavalière qui a été faite de l’élaboration et de la validation du plan de formation du Mjldh malgré les mises en garde du Syntrajab.
Le Syntrajab ayant constaté que le projet de budget 2015 n’a pas véritablement tenu compte de la satisfaction de ses revendications, alors que ce budget a toujours été évoqué par le Garde des Sceaux comme la solution à nos problèmes surtout en ce qui concerne le dossier du carburant, prend l’opinion publique nationale et internationale à témoin pour dénoncer la désinvolture et le mépris, qui caractérisent le règlement des problèmes du personnel judiciaire qui ploie sous le coup du travail. Si dans les délais les plus brefs, des dispositions idoines ne sont pas prises pour répondre aux préoccupations du personnel judiciaire, le Syntrajab se réserve le droit d’utiliser tous les moyens de pressions légaux pour amener le Gouvernement et son Chef à satisfaire ses revendications.
Fait à Cotonou, le 18 novembre 2014
P/Le Bureau directeur national
Le Secrétaire général