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Le Confrère de la Matinée N° 942 du 29/1/2014

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Bénin/Gestion de l’Etat: Une histoire de ‘’gâteau’’ ?!
Publié le jeudi 20 novembre 2014   |  Le Confrère de la Matinée




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L’intérêt général est censé prédominer dans la gouvernance étatique. Au Bénin, s’il y a eu un temps où ne serait-ce par hypocrisie l’on tenait le discours idéal allant dans ce sens devant public et médias, par les temps qui courent, avec frénésie et sans vergogne, l’on note une exposition publique de ce qui n’honore guère. L’intérêt personnel est loué et chanté au détriment de celui général, transformant du coup, l’Etat en une sorte de ‘’gâteau’’ que chacun vient découper, pourvu que « le grand chef » le lui permette.

L’intérêt général est-il une préoccupation partagée par tous les Béninois ? Ou ne serait-ce, leur majorité ? Quand on sait qu’ils sont nombreux ces hommes et ces femmes qui souhaitent avec un ardent désir, voir leur pays prendre le train du développement et de la prospérité, a priori, face à une telle question, le oui devrait l’emporter. Mais est-ce vraiment le cas ? A la lecture de l’actualité et à s’en tenir aux discours tenus par bon nombre de citoyens, l’Etat semble-t-il, est devenu un ‘’gâteau’’. L’on prie, jeûne, marche, danse…dans l’unique but de se caser dans la sphère des centres de décision. Autour des nominations, s’est ainsi érigé un système de vices. Le sentiment d’un appel pour servir la nation qui devait prédominer dans l’esprit de tout nouveau promu, semble s’éclipser, pour laisser place, à l’expression de l’intérêt personnel. Dans son discours de prise de service, le promu ne se lasse guère de remercier abondamment « le grand chef », celui-là même, qui a promu lui, « digne fils » de telle ou telle localité, de telle ethnie… du pays. Très tôt, comme si ces premiers mots laudateurs ne suffisaient pas, il se lance dans une série d’actions chaque week-end pour se montrer brillant serviteur du chef. La chose a atteint un tel degré, que même les simples conseillers ou assistants de ministres, sont rentrés dans la danse.
Si à la télé c’est ce qu’on voit, au sein des populations, la jeunesse en l’occurrence, le mal commence par siéger dans certains esprits. La profondeur atteinte est de nature à inquiéter. Et il ne faut pas aller loin pour chercher à savoir la raison qui sous-tend la prolifération des organisations et autres mouvements de jeunes. Puisque qu’autour de chaque nouveau promu, se met en place un réseau de partisans (sinon courtisans), tout heureux de servir et de se servir. Un ministre de la République n’a-t-il pas dit un jour que c’est celui qui a la farine de maïs qui peut consommer la pâte et que de ce fait, qu’il faille tout faire pour demeurer ami avec le propriétaire de la farine de maïs pour être sûr de pouvoir manger la pâte ? Ainsi caricaturé, c’est une nation d’hommes sans conviction et sans une conscience nationale, qui est en gestation. Rien que pour avoir sa part du ‘’gâteau’’, l’on est prêt à sacrifier, toute bonne éducation, tous valeurs et principes et même les textes de la République. Les dysfonctionnements globaux du système, préjudiciables à l’intérêt général sont passés au second rang, pourvu que l’on trouve sa part. De la sorte, quand on est nommé et que les scandales fleurissent, on prie, on justifie, parfois même l’injustifiable et on s’accroche. L’intérêt général, consciemment ou inconsciemment est mis au pilori. Car dans un système de courtisanerie, il n’est assurément pas facile de dire la vérité au risque de perdre son siège. Les gouvernants semblent aveugles face au processus de développement mis de la sorte en embouteillage. Les élections porteuses de promesse souvent de changement, s’avèrent leurres. Les prochaines élections pourraient-elles permettre de dissoudre cette mentalité en pleine croissance ? Difficile d’y croire. Mais il est pourtant nécessaire d’y croire pour garder espoir.


B.D.

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